Le western d'initiation

Le Dernier Jour de la Colère, c'est l'aboutissement cinématographique des romans d'initiation du XIXe siècle, pour sa première partie au moins. Ensuite, un conflit politique et générationnel prend place entre un maître et un élève. Tous les westerns spaghettis sont politiques, mais nul n'est aussi explicite que celui-ci.

Ce film, c'est l'histoire d'un libéral-conservateur qui devient de plus en plus conservateur avec l'âge et donc de moins en moins libéral, et d'un bâtard un peu simplet et influençable qui devient petit à petit, grâce aux enseignements de son maître, de plus en plus libéral, au sens noble et philosophique du terme, c'est-à-dire responsable de ses propres choix et autonome dans sa quête du bien.

Ce film, c'est l'éternelle histoire d'une jeunesse pleine de vitalité et de principes qui cherche à s'affirmer face à une vieillesse sur le déclin, qui a fait son temps et qui cherche désespérément à conserver sa domination. Mais cette oeuvre n'est pas manichéenne : c'est bien grâce au respect pour une vieillesse et pour l'expérience que la jeunesse peut espérer être en mesure de s'affirmer et d'être moralement responsable de ses propres choix. L'élève doit être élève avant de surpasser le maître.