C'est classique, des personnages à l'intrigue, mais c'est très loin d'être le nanard que l'on redoutait. Ce film m'a donné envie de voir la suite, et ça c'est cool.
L'univers Warcraft à la fois respecté ET adapté au cinéma
Pour une fois, un film adapté d'un jeu vidéo ne se moque pas des fans du produit original, comme ont pu le faire Hitman ou Resident Evil. Les personnages et leur caractère sont à la fois fidèles aux héros de l'univers vidéo-ludique et adaptés au format film. En deux heures, on a le temps de s'attacher aux personnages, et ceux-ci ont tous un background propre. Les références aux jeux sont présentes et font plaisir aux fans, sans être trop envahissantes. C'est le cas du Murloc : on en aperçoit un pendant trois secondes, sur le même plan, et c'est tout. C'est suffisant pour faire rire ceux qui le connaissent, et ça ne met un malaise chez ceux qui ne le connaissent pas. L'univers graphique et artistique est aussi à la fois fidèlement retranscrit et adapté au format film. C'était un challenge difficile, étant donné que l'univers graphique de Warcraft a un côté dessin animé et humoristique, à tendance grotesque. Et bien dans le film, ça passe, et les soldats, les mages et les nains ne sont pas ridicules.
Pas de manichéisme
Pour adapter l'oeuvre en film, je croyais que les producteurs allaient choisir la solution de facilité, à savoir la méchante horde contre la gentille alliance. Il n'en est rien. Dans le temps court d'un film, ils ont réussi à bien montrer les relations complexes au sein de chacun des opposants : honneur et tradition vs. cynisme guerrier pour la Horde, vaillance et courage vs. conservatisme et immobilisme pour l'Alliance. Les vrais méchants ne sont pas l'un ou l'autre peuple, l'un ou l'autre dirigeant, mais un mal bien plus complexe, présent dans les deux camps...
Du fan-service, oui, mais pas lourd
L'univers sert un propos, tout en faisant plaisir au fan, et non l'inverse. Il y a une vraie histoire, basique, certes, mais intéressante. On a envie de savoir ce qu'est le Fel, qui se cache derrière Medivh et qui est vraiment Garrona. On est pas là seulement pour admirer une adaptation d'un univers ou pour de la masturbation de fan.
Finalement, ce film réussit deux choses qui sont pourtant difficilement associables : faire du fan-service ET faire un bon film. Dans X-Men Apocalypse ou dans Civil War, on s'en bat un peu les steaks de l'histoire, on veut juste voir Wolverine ou Spider-Man. Dans Warcraft : Le Commencement, on veut connaître la suite.
Et quel bonheur que de se remémorer ces belles années passées à jouer à Wow au lycée, après le film, assis autour d'une bière avec ses potes.