Zug Zug

Je me disais en allant voir Warcraft que j’apprécierais au moins la séance pour le fanservice, à repérer calmement le moindre petit détail de ce nanar annoncé, mais ce ne fut pas le cas, autant pour le fanservice que pour le côté nanar. Tout simplement car Warcraft est loin d’être un mauvais film, il est même plutôt bien foutu. Alors on va bien évidemment cracher sur les fonds verts, avec des spectateurs atteints soudainement par un don de clairvoyance « Je vois les effets spéciaux », bravo, tu as su ouvrir tes yeux durant la séance. Après tout, le fond vert n’existe que depuis 1940. Je dirais même en fait que ce déluge de CGI participe à l’immersion.

Warcraft : Le commencement prend place à l’orée de la First War, durant laquelle les orcs de Draenor se sont réunis pour visiter des nouveaux apparts, en l’occurrence le loft des humains, efles, trolls et autres nains ou gnomes, Azeroth, ce qui n’a pas forcément plu aux propriétaires. Les fans peuvent se rassurer, tout est à peu près bien respecté. Les néophytes peuvent aussi se rassurer, tout est expliqué comme il faut. Et donc, c’est la guerre et là on voit que les orcs ne sont pas des petits rigolos quand il s’agit de faire le tour du propriétaire, en témoigne la violence des combats, le père Duncan Jones sait se servir d’une caméra pour filmer les combats. On pouvait s’attendre à un duel manichéen de méchants orcs tout vénères face à des humains baignés dans la lumière de Dieu, mais Warcraft n’est pas LOTR et les orcs sont mis au même niveau que les humains. Et là on peut dire que le boulot de création des personnages est plutôt réussi et les expressions faciales rendent vraiment bien. Globalement, le film n’est pas un vomi de CGI comme on pouvait s’y attendre, on peut parfois un peu sourire devant toutes ces paires d’yeux brillants, mais l’ensemble reste satisfaisant.

En sortant de la salle, j’ai entendu un type dire bien fort « Ouais ça vaut pas un bon Ghibli ». Donc lui, il n’avait pas juste fermé les yeux devant la séance, il s’était sûrement endormi pour sortir une connerie comme ça ou je sais pas. Quoi qu’il en soit, je l’ai assommé avec un Doomhammer d’un Thrall cosplayé du coin juste pour lui faire entendre raison (non c’est pas vrai, je suis rentré chez moi, j’avais faim, mais il y avait vraiment un cosplay de Thrall <3). Ensuite, je me suis dit que ce Warcraft est finalement un bon petit film de fantasy, qui met en avant les enjeux de différents peuples, en réglant le tout à coup de haches dans la tronche ou de magie arcanique. Alors oui, c’est de la fantasy classique, mais n’oublions que ce film reste plutôt fidèle au jeu original sorti en 1995 et qui plus est, il y a marqué en gros « Le commencement » dans le titre du film, ce qui amènera sûrement des suites. Warcraft n’est ici pas vraiment une adaptation de jeu vidéo, mais plutôt un film à part entière avec son univers propre. J’entends par là qu’on n’est pas dans le fanservice pur et dur à essayer de placer le plus d’éléments d’un univers spécifique dans deux heures de film en faisant un clin d’œil appuyé, un peu comme tous ces seconds couteaux dans les films Marvel ou DC qui ne servent pas à grand-chose. Plus qu’une adaptation qui fera plaisir aux fans, Warcraft : Le commencement est un bon film, pas forcément calibré, qui change un peu des blockbuster qu’on voit tous les mois. Ce serait un bon gros 6/10, mais bon, vu que j’ai quelques (haha) heures à mon actif sur les jeux Blizzard, je ne vais pas bouder mon plaisir de fan, donc je mets 8. Lok’tar ogar voyageur.