J'ai été parmi les petits chanceux qui ont pu accéder à la seconde bêta fermée. Je suis donc monté niveau 100 et des brouettes avant de relâcher la pression après quelques parties classées. Il était évident qu'un flot de rage de joueurs de TF2 allait s'abattre sur le dernier-né de Blizzard, à grand renfort de "jeu pour noskill" ou de "bouh c'est payant" (sérieux le jeu est à 30 balles en cherchant bien et il sera à 10 euros dans 6 mois). Ce fut le cas avec les joueurs de Magic pour Hearthstone alors que de nombreux top players de Magic se sont mis sur le jeu de cartes basé sur Warcraft. Comparer un jeu sur lequel on a passé un weekend à un jeu qui existe depuis des années n'a pas vraiment de sens, il faudrait commencer un peu à vivre avec son temps et accepter que des joueurs ont le droit de privilégier le fun à la compétition pure et dure (et c'est plus sain en fait).
Pour ce qui est du fun, Overwatch se rapproche de la perfection. Et ce fun passe par l'univers proposé ici par Blizzard. Cet univers n'a rien à envier à Pixar et affiche des personnages tout simplement cools. Blizzard apprend des bonnes leçons de Heroes of the Storm et propose de nombreuses interactions entre les personnages et pas mal de catchphrases en combat. Lors de la bêta fermée, il n'y avait pas encore de court-métrage, il n'y avait pas vraiment d'histoire non plus, on la devinait grâce à ces interactions. L'apport des court-métrages n'est pas négligeable et n'est pas sans rappeler ce qu'avait fait 343 avec Halo 4 et Forward Unto Dawn.
De plus, et l'argument n'est pas des moindres, on trouve un cast avec de nombreux personnages féminins, des personnages de nationalités bien différentes, des personnages avec des caractéristiques physiques différentes, des personnages pas trop sexualisés (Blizzard reste à l'écoute sur ce point), bref autant d'éléments qu'on n'a tout simplement jamais vu dans un FPS (et surtout pas dans TF2). « Oui c'est pour que les filles jouent lol », c'est un argument que j'ai entendu et qui montre à quel point la communauté de gamers en ligne a besoin d'une bonne tarte dans la gueule (20% de joueuses en ligne seulement, contre plus de 50% en général). Bon sinon, le jeu est beau et coloré, le doublage en VF passe super bien, les persos parlent tout le temps rendant le jeu très vivant, l'interface est top, il y a tout plein de choses à collectionner (skins, avatar, tags) et la musique est très bien (notamment le main theme).
Et pour la compétition du coup ? Blizzard va ici plus piocher du côté du MOBA avec 21 personnages aux capacités distinctes et un ultime qui se charge avec le temps ou en étant performant sur le terrain. J'ai vu beaucoup de larmes couler devant certains ultimes soi-disant pétés comme le fameux dragon de Hanzo. Pour contre-balancer le choix de personnages de l'ennemi, on peut bien évidemment changer de personnage en revenant à sa base (soit après chaque mort). Il est donc évident que le teamwork prime et qu'il faudra contrer les picks adverses. Ce brave Hanzo fera beaucoup moins le malin avec une double Pharah dans les dents. Pour être performant, notamment en classé, il faut donc bien connaître les maps et les différents persos. A première vue, on peut distinguer des tier de persos plus ou moins performants, mais l'ensemble semble équilibré, n'en déplaise à ceux qui ont mangé leur clavier face à Bastion et Hanzo lors de la bêta ouverte... Et si vraiment l'injustice était présente, on sait très bien que Blizzard ne laissera pas traîner ça, en témoigne les très nombreux changements effectués depuis le début de la bêta.
J'ai aussi bien aimé les actions de la partie (PotG), parfois cocasses et souvent impressionnantes. Et si vous êtes vexé de ne pas avoir de PotG, Overwatch sauvegarde automatiquement vos PotG rien qu'à vous pour se la pétér sur Youtube. Outre les parties de jeu classiques, Blizzard adapte les bras de fer de Hearthstone, avec très certainement un mode de jeu hebdomadaire. On retient le mode Arcade et ses CD réduits, complètement démentiel avec une Tracer sous Red Bull.
Sur ma centaine d'heures passées depuis quelques mois, j'ai pris un plaisir monstre sur Overwatch, une envie de relancer encore et encore une partie avec le sourire, car j'aime cet univers, j'aime d'avance ce que Blizzard va en faire. Le jeu est incroyablement bien fini alors qu'il va véritablement naître dans deux semaines. On verra ce que la compétition va donner, mais on aura quelques suées du peu que j'en ai vu. Overwatch nous prend par les mains, nous invite à jouer en faisant un gros câlin rempli de plaisir de jeu et c'est à peu près tout ce qu'on lui demande. Et si tu te lamentes sur TF2 depuis dix ans, pas de panique mon chou, la cavalerie est arrivée.