Un western-spaghetti intéressant et solide. Valerii, ancien assistant de Leone, sous influence de son maître, ne révolutionne rien, mais met en scène une relation complexe et subtile entre un jeune homme méprisé et rejeté par tous et un professionnel.
Le dernier jour de la colère est caractéristique d'un western-spaghetti: répliques qui claquent, personnages charismatiques, plans étonnants faisant penser à la bande -dessinée(un plan de Van Cleef tirant sur son adversaire à travers les jambes de Gemma est devenu iconique), ainsi que des scènes originales tels que ce tournoi entre Van Cleef et un autre tueur professionnel.
Le propos politique, fable sur l'argent pourrissant les rapports humains, avec une satire de la bourgeoisie corrompue et hypocrite (ainsi qu'une forte dénonciation du puritanisme ici) est également une des constantes du genre.
le film est nerveux, sec, tendu, exploitant bien les décors, le charisme de Van Cleef . Le scénario, très plaisant, accumule coups de théâtre et rebondissements.
Le plus marquant dans ce film est donc la fascination que ce jeune homme, paria de la société, éprouve pour un tueur. Si cette relation permet au jeune homme de s'accepter lui-même grâce aux enseignements professés par ce "professionel". Peu à peu, il devient cependant le même type de personnes qui le faisaient souffrir avant. Il devient arrogant. Il doit donc apprendre à se séparer de l'influence de ce mentor ayant pris place trop de place dans sa vie, après que celui-ci ait tué le mentor bienveillant que le jeune homme avait négligé, et se débarasser de la violence. C'est donc une quête initiatique qui est raconté ici (de façon schématique: il faut sortir du giron familial, combattre ses mauvais penchants et finalement être en "paix" avec soi ). Le fait que l'apprenti retourne tous les enseignements de son maître contre lui, n'est pas anodin. L'apprenti doit aller au-delà de la haine et reconnaître la "fausseté" de son maître (Van Cleef est appelé comme une "coquille vide" dans le film par l'un des personnages").
Le film de Valerii est une fable intéressante sur l'adolescence, qui évite le manichéisme facile , dépeignant avec une certaine justesse les rapports entre les personnages.

Oktaf
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le 17 févr. 2016

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