La lente descente aux enfers d’une industrie et de ses ouvriers.

En 1995, les Ateliers et Chantiers du Havre (ACH) signent un contrat pour la livraison de 3 chimiquiers pour un montant d’1 milliard de francs avec Stolt, un armateur norvégien. Le chantier, préparé dans la précipitation, va se retourner contre l’ACH (délais de livraison non respectés et coût de production triplé), contraignant l’État à se désister et l'entreprise à devoir annuler la construction du 3ème navire. Un plan de licenciement est mis en place, avant de finalement cesser toute activité en 1999.

Le réalisateur Jean-Marc Moutout (De bon matin - 2011) a filmé, pendant un an, l’intérieur des chantiers navals. En allant à la rencontre des ouvriers, délégués syndicaux et responsables où chacun donne son avis sur la situation et leur ressenti. Se sentant délaissés, quand la moitié du personnel est composé d’intérimaires et que le syndicat n’inspire plus confiance.

Une immersion qui nous fait revivre les derniers instants d’une industrie et de ses ouvriers. Avec la fermeture des chantiers, c’est toute une économie qui se retrouve à l’arrêt et des familles entières au chômage (chaudronniers, soudeurs, magasiniers, meuleurs, …). Entre l’incompétence de la direction et l’incapacité des syndicats à faire front commun pour prendre fait et cause pour les salariés, c’est la lente descente aux enfers qui s’annonce…

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