Le titre, du moins sa traduction en français, est excellent.

L’idée, cet hommage, via la tournée de tous les bars et le pèlerinage aux sources de la jeunesse , derrière un clochard céleste qui refuse de grandir est plus que prometteuse. Et elle parle (me parle en tout cas).

(Et l’idée de l’insérer dans un récit de SF, est également si décalée qu’elle pourrait également promettre beaucoup – surtout pour qui a vraiment apprécié Shaun of the dead.)

Le film est pourtant très décevant.

La première partie, précisément si prometteuse, celle qui prépare la virée dantesque … s’étire en longueur. Faute d’un minimum de consistance et de dialogues porteurs, les quatre adultes désormais rangés peinent à défendre leurs personnages. On a pourtant affaire à de bons acteurs, Nick Frost, mais aussi Martin Freeman, ou Paddy Considine , mais ils sont contraints de surjouer pour tenter, en vain, de combler le vide de leurs propos. On fera une petite exception pour Eddie Marsan, au visage toujours stressant, quelque part entre Zinedine Soualem et Ben Gazzara, et dont le personnage, attachant, n’est pas sans évoquer Lee / Robert Vaughn des Sept Mercenaires, caché terrorisé dans un placard (ici les toilettes) lors des premiers combats, puis brusquement déchaîné et immédiatement éliminé.
Rosamund Pike, promène sa classe et son décalage, un peu égarée dans cette histoire où elle peine également à trouver sa place. Quant à Simon Pegg, il n’a pas les épaules assez larges pour tenir le rôle du King, cet enfant éternel qui tente d’entraîner ses vieux copains désormais « installés » dans son odyssée distillée en douze stations. Et son manque de charisme que l’agitation survitaminée ou les sauts de haie ne parviennent pas à dissimuler plombe durablement le film.

La seconde partie, celle qui développe les affrontements avec les extra-terrestres, est constamment répétitive et … s’étire en longueur. On y arrache des bras, des têtes en plastique et on fait couler des flots de liquide bleu et gluant comme la liqueur de Fehling. Et c’est long.
(Note : ces extra-terrestres-là ne sont pas plus rapides que des zombies …)

La troisième partie, celle où la fin du monde « va nous frôler », délivre un message aussi confus qu’essentiel et … elle s’étire en longueur. Quant au fameux message – les E.T. viennent, c’est dit explicitement par « la voix du réseau » pour s’emparer de l’ADN humain et créer une race plus pure (!!,,,) Les scènes post-apocalyptiques, où Nick Frost soliloque et où Simon Pegg poursuit son retour aux sources de la jeunesse perdue mais cette fois en buveur d’eau, sont définitivement confuses, interminables, plus improvisées sans doute qu’originales, sans intérêt.

Que d’occasions ratées …

Le titre de la critique reprend le jeu de mots magnifique et plus que connu de Francis Blanche (« j’aime mieux le vin d’ici … ») avec la petite nuance, le petit plus apporté par la bière et le double sens du mot. C’est un peu comme la mousse qui s’attarde dans les moustaches après une gorgée prolongée du breuvage. C’est aussi un hommage à King Henry, fondateur, du côté du cardinal Lemoine d’un des tout premiers bars à bière de Paris – « Aux trois cents bières et aux cinquante whiskies », à l’unité près. Les spectateurs étaient dans la (toute petite) salle et dans la pénombre, presque comme au cinéma, et le spectacle et les vedettes étaient dans la cave et sur les étagères alentour, ponctués par quelques tableaux, plutôt beaux, du King, puis dans les verres où elles retrouvaient le public pour un living show grandiose. Et les stars très internationales s’appelaient Mc Ewan’s (immense bière écossaise), Jeanlain, Martin’s, Tsing Tao, Kirin, Zywiec, Kriek, Leffe, Eku (immonde bière du nord, la plus forte, où le taux d’alcool n’est gagné que par un ajout abusif de sucre) ou encore les cousines, Mort subite ou Lambique. Salut King, où que tu sois.

(pause)

Non, décidément « le dernier pub … » reste très en deçà de ses promesses. « Show me the way to the next whiskey bar … »

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le 19 avr. 2014

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