Une comédie sur la fin du monde, franchement ?
Sur ce sujet obligatoire, après la bande Apatow, c’est celle de Pegg qui s’y colle. On a copié le sujet, son traitement, on pourrait coller la critique de C’est la fin : en somme, c’est drôle, dispensable, ça se prend un peu les pieds dans la surenchère numérique.
Chacun sa force : là où le néant branleur atteint des sommets chez les californiens, la hargne de roquets des angliches fait souvent mouche. Le film met un certain temps à débuter, et joue sur le thème de l’adulescence. Sur ce registre, Pegg est assez miraculeux : homme élastique, d’une mauvaise foi hors limite et d’une vulgarité assumée, il dynamite gentiment l’exposition, surgissant sur tous les plans en nous donnant presque envie de biture et de fish & ships.
On saluera l’écriture des dialogues, servie par des punchlines savoureuse et un glissement progressif vers l’enlisement absurde : l’idée de ne jamais obtenir la reconnaissance des torts du protagoniste est un running gag efficace, et l’échange final, malgré des lourdeurs, clôt de manière assez habile le récit. Assez inventifs, les combats durant lesquels il s’agit de continuer à boire sa bière tout en dépeçant de l’alien sont vivaces, et certaines provocations sympathiques, comme celles sur les toilettes pour handicapés.
Evidemment, 1h50, c’est toujours trop long et les passages plus convenus ne manquent malheureusement pas. Cela dit, les messages du film, qui équivalent à dire que la normalisation des bars en starbucks et la connectivité au service d’une consommation unique et globale sont le fait d’extraterrestres qui nous déshumanisent, sont idéologiquement séduisants, tout comme la revendication des hommes à rester de sales cons une bien belle morale finale.
(6,5)