Le Jack Reacher de Schwarzy
Depuis sa dernière apparition dans le second épisode, fort réussi par ailleurs, d'Expendables, Schwarzenegger se retrouve une nouvelle fois en rôle titre. Faut dire qu'avec tout ce qui lui est tombé sur la gueule depuis quelque temps, il lui reste pas vraiment grand chose à part le cinéma. Heureusement pour nous, ou pas, Le Dernier Rempart est peut-être le moyen de le remettre sur les rails.
Partant d'une base hyper basique, on retrouve le vieillissant bodybuilder dans une ville paumé d'Amérique à la frontière mexicaine. C'est un shérif tout ce qu'il y a de plus intègre, si intègre que son respect de la loi déborde de toutes les veines de ses muscles. Ici tout le monde est beau, tout le monde est gentil et il serait regrettable qu'un incident vienne troubler le calme de la petite ville de Sommerton. Les flics sont idiots, bedonnants et le seul criminel en prison est un ancien marine bourré (vous aviez déjà compris qu'il trouvera la rédemption à la fin du film avouez). De l'autre côté non loin de là, les tapettes du FBI ont encore fait n'importe quoi et se retrouve à poursuivre un sadique criminel qui va forcément passer par la ville.
Oui, Le Dernier Rempart est aussi passionnant et instructif qu'un épisode des Experts.
Ecrit par un étudiant, le film est d'un ennui abyssal, enchaînant découpage temporel atroce et répliques lourdes, qui transforment carrément le tout en nanar de compèt' quand il s'agit de se la jouer sérieux. On préfère d'ailleurs vite en rire qu'en pleurer quand le grand méchant vous sort les sempiternelles répliques philosophiques sur la vie ou que le colosse autrichien essaie de jouer le grand moralisateur. Le reste des personnages étant habituels de ces productions, on ne s'y attardera que très peu, bien qu'on se demande franchement ce qu'est venu foutre Johnny Knoxville là-dedans. Le pauvre se croit encore dans Jackass et n'est tout simplement que l'ombre de lui-même.
Le plus triste étant que le réalisateur coréen, Kim Jee-Woon, réalise ici son premier film sur le territoire de l'oncle Sam et montre à quel point certains réalisateurs sont obligés de lécher le cul aux producteurs pour s'intégrer. Pas une once d'idée visuelle ou sensation, le tout ressemblant étrangement à un film d'Olivier Megaton en moins bien. Le réalisateur se laisse aller, ne cherchant jamais à s'imposer à part lors de quelques courtes séquences de gunfights ou celui-ci montre qu'il aurait pu faire bien mieux en s'étant un peu sorti les doigts. Difficile en même temps de faire quelque chose à travers un scénario si misérable, mais un peu de respect pour son propre travail n'aurait pas fait de mal.
Bref Le Dernier Rempart, c'était illusoire. Où les 50 millions de budget ont-ils pu passer ? On se retrouve au final avec un Schwarzy empêtré dans un personnage patriotique au possible, qui fait des vannes sur son âge et qui fait du catch contre un porto-ricain en costume de luxe. C'est aussi des personnages insipides au possible, des dialogues digne d'un film sur NRJ12 et surtout un réalisateur qui se laisse marcher dessus alors qu'il était capable de bien plus. A regarder une fois entre amis, en buvant des bières et des pizzas.