Première réalisation d'un certain Peter Cornwell, The Haunting in Connecticut, rebaptisé en France Le Dernier Rite, a toutes les cartes en mains pour n'être jamais pris au sérieux : une famille sur la paille avec en bonus un fils atteint du cancer décide d'emménager dans une vieille demeure où un meurtre sordide s'est déroulé il y a 30 ans et va être forcément témoin de phénomènes paranormaux. Le film s'inspire bien évidemment d'une histoire sensément vraie qui est apparue à la fin des années 80. Ben voyons... Bref, Le Dernier Rite ça vaut quoi ?
C'est du déjà-vu, c'est du rabâché mais c'est un tant soit peu efficace. Effets sonores appuyant des jump scares prévisibles, situations cocasses et CGI plus ou moins réussis accompagnent des flashbacks glauques (merci encore M. Fincher) et une musique angoissante ; le réalisateur a lu le petit manuel du film de peur, s'est maté une bonne dizaine de fois Amityville et s'en sort au final plutôt bien. Le scénario use et abuse des codes du genre sans vergogne et nous sert la classique petite famille à problèmes qui vient s'installer dans une maison maudite habitée par des fantômes revanchards.
Et c'est bien évidemment le gosse à problèmes constamment sous médocs qui va les voir et devoir les combattre. Pourtant, la mise en scène maîtrisée de Cornwell et les petits rebondissements parviennent à nous tenir finalement en haleine et à nous faire passer un bon moment en dépit de clichés omniprésents et d'une interprétation consternantes. Car si le toujours aussi impeccable Elias Koteas s'en sort avec les honneurs, la fadasse Virginia Madsen ou encore le jeune rookie Kyle Gallner nous titilleront très souvent les zygomatiques de par leur jeu ringard et exagéré. Ainsi, certes imparfait et pas original pour un sou, Le Dernier Rite arrive néanmoins à rester divertissant et aurait pour l'occasion mérité une sortie en salles, bien plus que certaines bouses distribuées récemment en tout cas.