Le Dernier Royaume par sawatdie

Film brouillon, brouillon et sec faute entre autres à une image qui passe brutalement d'un plan à un autre. Une des raisons qui font les combats difficiles à regarder : plans trop rapprochés, caméra qui vole de l'un à l'autre sans rien capter de bon. Des acteurs et des figurants manient leur arme sans grande adresse, (pourtant le chorégraphe a une expérience des plus étoffées), certains duels sur fond d'écran qui projette les scènes de bataille générale . Des cavaliers en gros plan qui accentuent leurs mouvements donnant l'impression qu'ils sont assis sur une barrique. Tout ça brouillon et peu crédible.
Les scènes de bravoure et de loyauté tombent à plat. Les acteurs, figurants inclus, manquent de conviction et certaines figures dont l'empereur des Qin, sont totalement dépourvues de charisme. Regards froids, visages fermés font essentiellement leur jeu. A. Wong-conseiller Merlin tantôt dans un camp tantôt dans l'autre, se concentre furieusement (il ferme les yeux) pour lancer ses sorts de kung-fu télépathique.
Mais qu'ont-ils fait d'un scénario pourtant naturellement riche, aux enjeux plein de finesses. Et que dire du lourd accent mis sur la romance (Liu Yifeu que je trouve fermement insipide, beaucoup de mal avec elle).

La profusion de figurants et les beaux décors ne compensent pas la fadeur. Voire un côté risible : notamment la partie de Go pendant le banquet et le combat qui suit.
Le réalisateur reprend des poncifs sans savoir jouer avec : je pense entre autres au ralenti, aux cheveux qui volent au vent (qui ne souffle pas mais ça fait joli), au moment qui s'éternise quand un combattant vient d'en tuer un autre et qu'ils se regardent longuement dans les yeux avant que le mourant s'écroule.
Je me rappelle qu'à l'annonce du projet je m'étais dit que D. Lee se greffait sur celui de Lu Chan (Le Dernier souper) comme il l'avait fait pour Les Trois royaumes quand J. Woo annonçait le sien. De là est-on en droit de douter de la sincérité du réalisateur ? Ce qui expliquerait son manque d'imagination et de maîtrise.

En résumé si la photo est assez belle, c'est confus, sale, simpliste, inutilement bavard, fatiguant à regarder et ça passe à côté du sujet. Ou comment transformer une épopée en brouet malgré les moyens mis à disposition et des acteurs qui ont fait leurs preuves.