Hasard du calendrier, au moment où je me lance comme chaque lundi matin de travail par les critiques des films du week-end passé, j’apprends que Tony Scott vient de faire le grand plongeon…
Alors du coup, ça tombe bien, parce que je ne peux même pas lui faire un top 15 hommage au vieux bougre, je n’ai vu que treize de ses seize films…
Enfin, « films », faut le dire vite, c’était quand même un sacré tâcheron la plupart du temps, et puis, comme ça, parfois, il se sortait gentiment les doigts et nous pondait une chouette petite réussite de seconde zone, ce qui n’était déjà pas si mal… Coïncidence toujours, le premier film regardable du p’tit frère de Ridley se trouve justement être celui dont je vous parle…
Oui parce que, en vrai, Les Prédateurs, est un abominable navet maniéré, Top Gun est une bonne grosse plaisanterie que seul le voisinage de Jours de tonnerre peut faire avaler et le Flic de Beverly Hills 2 n’est un film honorable que dans la carrière de Brigitte Nielsen…
Vu comme ça, le tournage du scénario d’un Shane Black qui a déjà l’air d’écrire Kiss Kiss Bang Bang avec un Bruce Willis qui est en train de saboter joyeusement la première partie de sa carrière, c’était pas gagné…
D’ailleurs, faut pas rêver, ça reste gentiment moyen, mais ça se regarde. Bruce est sympatoche comme tout en privé miteux ordurier, son duo avec Damon Wayans est presque acceptable, même si sans faire d’étincelles particulières et tout repose finalement sur les répliques plus ou moins cinglantes des protagonistes… A tel point d’ailleurs que c’est presque gênant, surtout quand une fois sur deux, les vannes tombent misérablement à plat, mais bon, soyons gentil, il y a de vrais moment de drôlerie…
A noter que Halle Berry très jeune en strip-teaseuse, ça pourrait intéresser quelqu’un que je connais… Après, je me demande si elle ne s’est pas offert un nouveau nez depuis, mais je peux me tromper…
Après ce joli succès, Tony deviendra presque branchouille en tournant le tarantinesque True Romance, mais qu’on se console, le tâcheron reprend vite ses droits en commençant avec USS Alabama une longue série de blockbusters plus ou moins miteux avec le très fadasse Denzel Washington en héros pénible.
De tout ce fatras, je sauve Spy Games, jouissif grâce à Redford en futur retraité vicieux et l’efficace Ennemi d’Etat, ce qui n’est déjà pas si mal, surtout si on se dit que son dernier était plutôt réussi aussi, dans son genre…
Ce qui fait que finalement, le bougre avait presque du métier en fait, même ses délires horribles comme Domino pouvaient avoir quelque chose à sauver, ce qui faisait de lui un réalisateur d’une toute autre trempe que la génération qui a suivi, et qui pourrait presque me faire le regretter…
Mais en fait non, parce que comme ça, au moins, on échappe à Top Gun 2 !