Cinq ans après le peu mémorable Couvre feu, Edward Zwick revient pour un nouveau long-métrage se déroulant désormais après la Guerre de Sécession, dans le Japon du XIXe siècle, où un vétéran de guerre traumatisé par le massacre des Indiens lors de la Bataille de Washita River se retrouve engagé comme entraîneur des nouvelles troupes du gouvernement Meiji qui doit faire face à une rébellion de samouraïs. Après une attaque par ces derniers, notre héros est enlevé et séquestré par leur chef Katsumoto avec qui il va peu à peu nouer des liens et se rapprocher de ce peuple aux coutumes aussi étranges que nobles...
En apparence, Le Dernier Samouraï s'apparente à une version japonaise de Danse avec les Loups, le pitch étant fortement similaire. Toutefois, le film d'Edward Zwick diffère de celui de Kevin Costner en creusant dans la psychologie de notre protagoniste principal, campé par un Tom Cruise au sommet de son talent (dans ce qui est sûrement son plus grand rôle). Nathan Algren est un soldat alcoolique, quasiment désœuvré, complètement perdu et plongé dans des remords sans fins après les massacres qu'il a commis pour son pays.
Algren ne cherche pas la rédemption, il cherche la libération à travers la mort, qu'il provoquera à de nombreuses reprises. Mais, paradoxalement, ses ravisseurs vont non seulement lui réapprendre à vivre mais également à mieux vivre, en paix avec soi-même, libre, débarrassé de ses démons intérieurs et des fantômes qui le hantent. Les relations qu'il va entretenir avec les villageois et notamment le chef des samouraïs Katsumoto (la révélation nippone Ken Watanabe, d'un charisme à toute épreuve) vont être doucement amenées, le réalisateur prenant le temps de présenter le décor, les personnages et les enjeux afin de construire un long-métrage dramatique intense et structuré.
Dans un autre registre, Le Dernier Samouraï est une œuvre visuellement époustouflante, des décors naturels enchanteurs aux splendides affrontements au katana (dont celui d'Algren face à cinq rônins, bluffant), le tout porté par la magnifique musique d'un Hans Zimmer inspiré. Edward Zwick touche dans le mille et livre ainsi un véritable chef-d'œuvre bouleversant et épique qui mérite de perdurer dans les annales du 7e Art.