6,5, sérieusement, le film mériterait clairement une meilleure moyenne. Donc je vais tenter de donner envie de le voir à ceux qui ne l’ont pas vu ou de le revoir à ceux qui voudraient lui donner une deuxième chance, parce que pour moi c’est un super film au moins pour le côté divertissement épique qu’on ne retrouve pratiquement plus dans le cinéma actuel.
L’une des grandes forces du métrage, c’est le sentiment d’évasion qu’il offre en 2h30. Le Japon de l’ère Meiji est parfaitement reconstitué et les paysages sont vraiment beaux, ce qui contribue à créer un véritable dépaysement et ce ne sont pas toutes les grosses productions qui font ce genre d’effet.
Autre point intéressant, malgré le point de vue américain, je trouve que la culture nippone est très bien retranscrite, il parvient bien à représenter la culture des samouraïs à l’écran, ce mélange de beauté, de calme et de poésie dans la violence.
Le personnage de Nathan Algren (Tom Cruise) est aussi intéressant dans son développement
notamment dans sa relation avec Katsumoto (Ken Watanabe, impérial), au départ ennemis, durant sa captivité, c’est d’abord une profonde admiration qui va se créer entre les deux hommes. Une fois libre, cette admiration va devenir un véritable respect mutuel. Et finalement, Tom Cruise va se révéler plus proche des japonais que des américains.
Le film, même si on pourrait l’accuser de révisionnisme, (Nathan Algren s’appelle en réalité Jules Brunet et il est français) propose un éclairage globalement peu vu au cinéma sur ce Japon de la fin du 19 ème avec les américains qui semblent vouloir lancer de ce pays très attaché aux traditions les prémices d’une pseudo-mondialisation. Du coup, on y discerne une critique assez bienvenue des États-Unis (même si personnellement c’est un pays qui me fascine et me passionne), notamment renforcée par l’évocation du mal-être de Nathan par rapport à sa participation dans le massacre des populations amérindiennes.
En conclusion, ce film gagnerait selon moi à être réhabilité car Edward Zwick livre une vision passionnée du Japon et porte un regard plutôt intéressant sur l’Amérique, ce qui fait du bien à une époque où trop grand nombre de divertissements sont à la gloire de leur pays, et frisent parfois le puritanisme.