Le vétéran qui se retourne contre son pays, au nom du droit de tout les peuples à disposer d'eux-mêmes, leçon de démocratie et scénar de film repompé... Convenu, classique mais esthétiquement, c'est beau.
Un film a ses défauts. Il reprend un schéma devenu trop classique et que seul, selon moi, Danse avec les Loups sublime. A savoir un ancien soldat en reconversion, bourru et taciturne. Comme le pauvre ne sert plus à rien -il pète régulièrement des câbles- on l'envoie former de jeunes indigènes et il tombe amoureux de ces indigènes et de leur coutume puis se rebelle contre son propre pays. Et voilà vive la liberté. En somme c'est la même histoire qu'Avatar, avec quelques nuances, mais les mêmes gros sabots moralistes.
Des subtilités (par inadvertances) qui sauvent le film
J'ai tout de même bien aimé ce film malgré sa platitude apparente et sa naiveté mièvre. Probablement le contexte. Le Japon. Ce pays est un sujet si magnifique à traiter que regarder sans aucune profondeur les coutumes de ce pays, pleines de grâce et de mystères, ça vous touche. Le raffinement japonais, à peine esquissé dans le film, parvient jusqu'à nous, dans d'infimes détails, du haiku à la tasse de thé, du Bushido à la sagesse.
Probablement la musique. La partition de Zimmer fait pleurer. Elle drape le film d'une dimension tragique intéressante, à la fois dramatique et teinté d'exotisme et de violence guerrière.
Probablement la lenteur. Le film met en avant des muscles et du sang, évidement, mais il y a une large part réservée à la contemplation. Et ça ça fait du bien.
Une scène reste marquante. Elle est la somme de ces trois éléments dont je viens de parler. Celle où la femme japonaise habille Tom Cruise de l'armure de son défunt mari : lenteur, musique et mystère nippon dans les yeux de la japonaise. Émouvant.
Un film trop américain mais qui aurait pu être excellent s'il ne s'était pas perdu à moraliser ce qui n'avait besoin que d'être contemplé.