Le dernier souffle s'apparente t-il à une leçon de vie ou de mort ? Les deux, sans doute, puisque l'une ne va pas sans l'autre. Costa-Gavras, 91 ans, a adapté l'ouvrage de Régis Debray, philosophe, et de Claude Grange, chef de service d’une unité de soins palliatifs et donc expert, si l'on ose dire, de la fin de vie. Porté par les excellents Kad Merad et Denis Podalydès mais aussi par une pléiade de comédiennes remarquables dans des rôles plus modestes : Canto, Rampling, Molina, Abbass, Viard, Bonitzer, le film surprend par son dispositif, avec l'impression d'assister à une discussion entre un intellectuel et un praticien, étayé par plusieurs cas mis en situation, où interviennent les malades en phase terminale et leurs familles, qui ont la plupart du temps du mal à accepter l'inéluctable. Regarder la mort dans les yeux, tel est le propos, et partir dans les meilleures conditions, tel est l'enjeu. Pour autant, Le dernier souffle est tout sauf lugubre, il s'avère souvent drôle et parfois poétique, et même romanesque, et en tous cas toujours respectueux face à ceux et celles qui partent et à ceux et celles, les proches, qui vont rester. Quiconque a connu ce genre de situations, notamment dans un passé récent, sera bien entendu davantage ému mais la leçon de (fin de) vie s'adresse vraiment à tout un chacun.