Soupe primordiale
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La SF à la française est un genre en soi ou presque, car au pays où l’on manque de pétrole mais pas d’idées, on a tendance à compenser le déficit en effets spéciaux par une posture auteurisante. Moins étriqué que Dans la brume et pourtant moins efficace qu’Arès, Le dernier voyage illustre assez bien le problème, cherchant son but ou laissant des pistes ouvertes, selon le degré d’exigence du public, avec des acteurs principaux au jeu inégal, et un monde valable mais facile. Ceux qui passeront leur temps à se demander si Hugo Becker n’est pas un imitateur de Pio Marmaï, ou si Elma n’est pas plutôt Emma de Caunes « de-aged », ne se demanderont pas en revanche comment les gens mangent puisqu’ils ne mangent presque pas, pourquoi avoir choisi Couleur menthe à l’eau pour musicaliser le combat, et pourquoi avoir engagé les chevaliers de Ren pour faire les poulagas. Il ne s’agit pas là d’une tentative léchée et rien d’autre à la Renaissance, encore moins d’un produit criant de mauvais goût à la Valérian et la cité des mille planètes, mais le road movie accuse paradoxalement des longueurs, pour ne pas dire des lourdeurs dans le sous-texte, ni parler des ellipses conséquentes. On est dans le presque original et l’on doute, en voyant les sphères flotter ou l’araignée mécanique, ne pas les avoir vues ailleurs dans Star Wars ou dans Transformers, et on espère sincèrement que la prochaine fois sera la bonne.
Pour public averti (ou qui s’amuse à voir et compter les films qui ont pété la Tour Eiffel) : Le dernier voyage (2021) de Romain Quirot (qui se fait là un parcours à la Neill Blomkamp, en passant de son propre court métrage au grand écran), avec aussi un Jean Reno pas rigolo et un Philippe Katerine pas marrant (sans compter Paul Hamy, qui use et abuse de son sourire vicieux pour épaissir son personnage de faux frère)
Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure
Créée
le 19 mai 2021
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