Connu pour une pochade intitulée « Les Ailes de L'Enfer », Simon West signe un thriller sentimentalo-militaire plein de poncifs avec un John Travolta monolithique.

« Les Ailes de l'Enfer » était l'un de ces gros blockbusters américains de l'été 96, qui marquait l'entrée en cinéma d'un bon artisan venu de Grande-Bretagne. Son premier essai laissait présager une bonne carrière dans le registre musclé pour son réalisateur. Hélas, aujourd'hui, ce dernier s'attaque à un sujet plus sérieux sans avoir déchaussé ses grosses godasses.
Dans « Le déshonneur d'Elisabeth Campbell », John Travolta incarne un inspecteur de la police militaire venu enquêter dans une base militaire du sud des Etats-Unis, théâtre d'une scène très macabre. On vient de retrouver la fille du Général des lieux sauvagement assassinée. Son cadavre gît dans la cour de la base, nu et attaché. Notre brave inspecteur soupçonne d'emblée un règlement de compte interne, mais doit faire face à un mur de silence. Personne ne sait ou ne veut parler de cette sombre affaire. Avec l'aide d'une civile (Madeleine Stowe), il découvre vite que la victime, l'une des rares femmes du camp, s'adonnait, avec ses petits camarades à des jeux que la morale réprouve. Et pour corser le tout, le Général lui-même (James Cromwell) semble conserver un lourd secret sur sa défunte progéniture.
La première scène est très réussie : des vues aériennes, accompagnées d'une musique de Carter Burwell mêlant intelligemment ses compositions au folklore cajun, dévoilent le décor et l'atmosphère un brin mystérieuse, voire maléfique. Malheureusement, la mise en scène vient vite estomper cette ambiance prometteuse. Simon West se trompe de film. Sa réalisation n'est pas du tout adaptée au récit. Elle s'appuie sur des répétitions inutiles, constituées soit de flashes back explicatifs, soit de plans lourds de sens, comme ces douilles qui tombent toutes fumantes sur le bitume, et au ralenti s'il vous plaît.
On n'en est que plus déçu, car le scénario mérite une approche plus subtile. Il contient à lui seul tout le suspense de cette enquête difficile dans un milieu renfermé sur lui-même. Mais Simon West ne s'y intéresse pas. Il préfère donner la parole à ses comédiens. Ce qui, une fois de plus, alourdit le propos car ils répètent une cinquième fois ce que tout le monde avait compris à la première.
Bref, « Le déshonneur d'Elisabeth Campbell », mis à part la musique, est un beau ratage.
RemyD
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le 23 oct. 2010

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