Nous avons tous connu ces nuits d'errances commencées dans une boite de nuit, poursuivies dans une soirée privée et finies soit dans le lit d'une copine, soit en accompagnant un copain aux urgences, ou tout simplement dans un bistrot qui sert les petits déjeuners.
C'est dans ce cadre que l'inspecteur Valois (Gabin) mène son enquête sur le meurtre d'un voyou dans les milieux interlopes de la nuit.
Au cours de son enquête, l'inspecteur prend en affection une morphinomane qui fait figure de suspecte.
Chaque personnage a son caractère, ses objectifs, ses méthodes pour y parvenir (d'où le désordre). C'est ce qui fait que ce film ressemble à la vie.
L'inspecteur voudrait trouver le coupable tout en protégeant la jeune droguée.
Le commissaire rêve d'un filet rouge ou bleu à la boutonnière de sa veste.
Le père de la droguée souhaiterait rapatrier sa fille pour veiller sur elle.
La fille se drogue pour se donner l'illusion d'avoir du talent et souhaite continuer sa vie de bohème...
Chacun ses illusions, chacun sa bulle...
Tous ont des rêves incompatibles... Tous sont vrais dans des univers parallèles.
Les dialogues d'Audiard sont ciselés pour définir chaque personnage en quelques mots précis. Il n'est pas besoin de s'attarder sur chacun. Les protagonistes sont nombreux, tous typés et servis par d'excellents seconds rôles.
Ce polar, ce film noir, est en fait une romance traitée avec beaucoup de finesse et de pudeur.