Adaptation du romancier lyonnais Jacques Robert, "Le désordre et la nuit" s'efforce d'associer une enquête policière - guère palpitante - et une histoire d'amour - guère crédible…
Heureusement, le film de Gilles Grangier diffuse cette ambiance particulière des nuits parisiennes à la mode fifties : club de jazz, chanteuse noire, alcool et morphine…
Les jeunes commencent à prendre le pouvoir, mais les anciens sont encore aux commandes, à l'image du vieillissant Gabin, qu'on a rarement vu dans ce registre du vieil amoureux protecteur, à la colle avec une jeune allemande droguée et instable (Nadja Tillier).
Les seconds rôles apparaissent assez inégaux, à l'instar de François Chaumette en chef de la police ou Robert Manuel en fêtard invétéré, mais on apprécie de retrouver Danielle Darrieux en pharmacienne ambigüe ou Paul Frankeur en vieux flic rival du héros.
On reconnaît aussi aisément les dialogues caustiques de Michel Audiard, qui contribuent à installer cette atmosphère désabusée, légèrement contredite par une fin étonnamment optimiste.