Qu'avez-vous fait à mon Leonardo ?! Un long-métrage intéressant mais loin d'être marquant.

Ma critique vidéo sur Le Destin des Tortues Ninja, le film

Les Tortues Ninjas, les 4 frères Tortues avec leur père et maître le rat Splinter et la journaliste April O’Neil. Il n’y a pas besoin de vous les présenter, vous les connaissez forcément de nom. En 2018 est sorti une série animée intitulé Le Destin des Tortues Ninja sur Netflix qui est une série appréciée mais peu regardée apparemment. Malgré ça, elle a quand même eu du succès car ça a permis de sortir un long-métrage se passant dans l’univers de cette série. Personnellement, j’ai un peu de mal à démarrer la série mais j’ai voulu lui donner une chance en découvrant ce long-métrage. Et est-ce que ça valait le coup de le voir ? Et bien, oui et non. Disons qu’il y a du bon dans ce long-métrage et que les fans de la dernière série seront sûrement ravis de le voir mais c’est loin d’être un très bon film sur les Tortues ninjas.

Positif

• Michelangelo (Bruno Méyère) est le petit comique de la bande. C’est le plus gamin du lot mais, quand on connaît le personnage de base, c’est normal qu’il soit ainsi. Il n’est pas toujours facile à supporter mais il reste un personnage plus drôle que Leonardo (d’où le fait qu’il aurait dû être le personnage principal du long-métrage). Et puis, il a beau être le gamin du groupe, sa petite touche d’humour saura plaire aux fans du personnage de base.
  Donatello (Aurélien Ringelheim) est l’intello du groupe, il aide ses frères avec l’aide de sa technologie et de son savoir tout en sachant bien se défendre par lui-même. Il est beaucoup plus utile qu’on pourrait le croire, notamment dans l’action. En dehors de ça, c’est une tortue assez attachante par sa personnalité et son savoir, à se demander si ce n’est pas la deuxième tortue à avoir sa tête sur ses épaules.
  Raphaël (Frédéric Popovic) est le grand frère du groupe et il se charge de veiller sur tous ses frères malgré les risques et les difficultés. Honnêtement, c’est la meilleure tortue de ce film. Il a beau être un bourrin dans l’action, c’est aussi un grand frère qui s’investit réellement en tant qu’héros pour les protéger tout en essayant de raisonner son frère Leonardo par rapport à son comportement de gamin vantard. Non mais réellement, Raphaël est la tortue ninja la plus réussie de ce long-métrage.
  Casey Jones (Gabriel Bismuth-Bienaimé) est un jeune homme entraîné par Leonardo qui vient du futur et qui a voyagé dans le passé afin d’empêcher l’invasion des Krangs. C’est un personnage essentiel qui a été assez bien géré ici, même si ce n’est qu’un adolescent, ça reste un personnage attachant et compréhensible dans ce qu’il fait. Il est le meilleur personnage du film en dehors de Krang.




• Les Krangs sont des aliens qui étaient enfermés dans une autre dimension. Maintenant qu’ils sont libres, ils comptent bien s’emparer du monde. Krang et sa famille (un frère et une sœur) sont des méchants assez classiques mais qui fonctionnent quand même. Et puis, ils sont beaucoup plus forts et dangereux qu’on pourrait le croire au premier abord. Non réellement, les Krangs sont une menace à prendre très au sérieux dans ce long-métrage et ce sont des antagonistes qui fonctionnent très bien.




• Le long-métrage démarre en 2044 avec Leonardo et Michelangelo qui envoient Casey en mission dans le passé afin qu’il puisse empêcher les Krangs d’être libérés. C’est une introduction intéressante et touchante qui place déjà l’enjeu principal de l’histoire et les conséquences si ils échouent. Ca donne envie d’en savoir plus sur la manière dont il va s’y prendre pour accomplir sa mission et comment ça va se passer avec ses maîtres version passée.




• Alors que les tortues Ninjas profitent de leur vie en faisant les justiciers, un homme venu du futur vient les prévenir qu’il faut empêcher les Krangs d’être libérés. Mais ça s’avère plus difficile que prévu et nos tortues ninjas vont devoir faire face à la plus grande menace qu’ils n’aient jamais combattu. C’est une histoire déjà-vue mais intéressante qui nous donne envie d’en savoir plus sur la manière dont ça va se passer.




• La relation qui se développe dans ce long-métrage est surtout une relation entre Leonardo et Raphaël. En effet, là où Leonardo est un gamin vantard, Raphaël tente de le faire grandir un peu pour qu’il évolue, ce qui fonctionne bien. Et c’est cette évolution qui jouera aussi un rôle envers Raphaël. Malgré que cette relation ne soit pas mise très en avant, elle fonctionne bien.




• Évidemment, le seul personnage qui évolue véritablement dans cette histoire, c’est Leonardo. Étant donné que c’est un gamin vantard, il grandit et devient un peu plus mature au fur et à mesure des évènements qu’il traverse dans ce long-métrage. Ça n’en fait pas le chef qu’on apprécie comme d’autres versions mais ça rend le personnage plus supportable.




• Il faut admettre que l’univers des tortues ninjas est assez intéressant ici. Entre les différents personnages qu’on y voit, le clan des foot et les Krangs, ça nous donne envie d’en savoir encore plus. Après, la série a sûrement beaucoup de choses de son univers (dont Shredder) mais les Krangs et le technodrome reste des éléments qui fonctionnent ici.




• Que dire sur la VF de ce long-métrage ? Qu’elle s’en sort pas trop mal. Malgré que ce ne soit pas les meilleures voix pour les tortues ninjas, il faut admettre que la majorité des voix françaises collent bien aux personnages et que les comédiens et comédiennes de doublage sont réellement investis.




• L’animation est assez spéciale mais elle n’est pas trop mal. On dirait un style qui tente de mélanger les comics et les animés japonais, ce qui donne quelque chose de correct. Le chara-design est une autre histoire mais l’animation en elle-même est pas trop mal.




• Ils ont pris du plaisir à faire les scènes d’action et ça se sent. Quelle que soit la scène qui nous est montrée, les scènes d’action sont réellement créatives et très bien mises en scène. Même narrativement parlant, les scènes d’action sont aussi très belles.




• Il y a quelques éléments de symbolisme qui marchent bien comme ce que représente Raphaël pour Leonardo après une certaine scène, Leonardo pour Casey Jones ou Krang pour l’humanité. Bref, il y a un petit peu de symbolisme qui marche ici.




• La mise en scène est assez bien gérée. En effet, la majorité des scènes de ce long-métrage arrivent à nous faire comprendre ce qui se passe sans qu’on ait besoin de nous l’expliquer. Donc oui, la mise en scène est réellement bien gérée ici.




• La fin est un peu classique mais c’est une fin qui fonctionne après tout ce que nos personnages ont traversé, notamment Leonardo et ses derniers actes. Donc oui, c’est une fin que nos personnages ont bien mérité.




• Les musiques sont réellement prenantes. En effet, la majorité des musiques de ce long-métrage arrivent à raconter la scène tout en étant très réussie. Donc oui, les musiques ont été réellement très bien travaillées ici.




• Il est vrai que ce long-métrage n’est pas totalement prévisible. Certes, on a quelques éléments prévisibles dont on parlera plus tard mais il y a certaines choses qu’on ne voyait pas venir et qui marchent très bien.




• Si il y a une chose qui surprend réellement, ce sont les moments d’émotion. En effet, les moments d’émotion sont réellement réussis dans ce long-métrage, on arrive à être toucher par certaines scènes.

Négatif

• Leonardo (Stéphane Marais) est le chef des tortues ninjas et c’est un être vantard qui passe son temps à se la jouer d’être le meilleur, à faire le gamin et à ne jamais prendre au sérieux les choses. Et non, on ne parle pas de Michelangelo mais bien de Leonardo et là on a déjà un des plus gros problèmes du long-métrage (voir peut-être de la série). Leonardo est le chef est des tortues, il a toujours été le plus sage et le plus concentré des quatre, c’est aussi pour ça qu’il est la tortue préférée de plusieurs personnes (dont la mienne). C’est un chef sérieux qui se donne à fond pour protéger ses frères et les préparer le mieux possible pour en faire une bonne équipe. Sauf que là, ils en ont fait un Michelangelo 2, un gamin qui ne prend rien au sérieux et se la joue en permanence. Et autant Michelangelo reste supportable quand on connaît le personnage, autant ce qu’ils ont fait à Leonardo est honteux pour tous les fans du personnage, même pour lui apporter une évolution vu que le long-métrage se centre sur lui. Si vous aviez réfléchi intelligemment, ça aurait été Michelangelo le personnage principal de l’histoire et là ça serait beaucoup mieux passé avec lui parce qu’on sait que c’est un gamin mais qui peut prendre certaines choses au sérieux. Donc non, les fans de Leonardo vont sûrement avoir le cœur brisé en voyant ce qu’ils en ont fait ici.




• Un des plus gros points noirs de ce long-métrage, l’humour est beaucoup trop exagéré. Certains diront que c’est pour les enfants et donc que c’est excusable, mais même pour les enfants ça reste un humour exagéré. Ici, on a même pas des tortues ados qui sont un peu drôles, on a des gamins de 6 ans, même Raphaël malgré qu’il soit le plus mature des quatre. Et même sans ça, l’humour se veut drôle avec Leonardo qui se la joue en permanence et Michelangelo qui en fait trop. C’est dingue à dire mais ils ont réussi à faire regretter l’humour des tortues de Ninja Turtles 2. Donc oui, l’humour est un des plus gros défauts du long-métrage.




• Est-ce qu’on peut dire qu’April (Clara Soares) et Splinter (Antoine Tomé) ont réellement été utiles dans ce long-métrage ? Pas forcement. En fait, ce sont des personnages dont on aurait pu se passer car ils n’apportent pas grand-chose à l’histoire. Et puis, vu comment ils sont dans ce long-métrage, ils nous font surtout regretter les anciennes versions des personnages.




• Évidemment, le scénario est du déjà-vu et c’est un peu problématique. Car le coup d’un personnage qui a été envoyé du futur afin de sauver le passé d’une menace interplanétaire, c’est Terminator. En soi, ce n’est pas un drame mais ça se voit à mort que ce scénario est du déjà-vu et inspiré de Terminator, ce qui est un peu problématique.




• Certains moments ont été rallongés juste pour la blague, ce qui est un peu regrettable. Comme le fameux mot « découporté » où Leonardo étant un petit peu trop la blague pendant un certain temps. On aurait pu éviter d’élargir le long-métrage pour rallonger des blagues, ce n’était pas la peine.




• Aucun autre personnage n’a de réelle évolution en dehors de Leonardo. Ni Michelangelo, ni Donatello, ni Raphaël n’ont d’évolution dans ce long-métrage. D’accord que le centre reste Leonardo mais ils auraient pu apporter une évolution pour nos quatre tortues, ça aurait été meilleur.




• Certains moments de ce long-métrage étaient dispensables comme Splinter qui interrompt la bagarre entre Raphaël et Leonardo juste parce qu’il n’a pas entendu son feuilleton à cause d’eux, tout comme le moment où Casey fait des siennes avec ses gadgets alors qu’il est attaché.




• Les décors ne sont pas vraiment terribles. C’est sans doute dû à l’animation mais les décors ne sont pas très travaillés. Certains diront que c’est un détail et c’est vrai mais les décors font un peu vides dans certaines scènes, même si d’autres offrent des beaux décors.




• Vu que le schéma scénaristique est du déjà-vu, on sent venir qu’on va avoir le coup de Casey qui est déçu par l’image qu’il voit de son idole dans le passé mais qu’il va lui pardonner et l’admirer à nouveau. C’est un détail mais ça se voit venir de loin.




• La tension essaye de créer des choses mais on arrive pas à y croire pour autant. Malgré les tentatives, à aucun moment on arrive à s’inquiéter pour nos personnages à l’écran.

Au final, ce nouveau long-métrage sur les Tortues ninjas n’est pas exceptionnel mais il est loin d’être mauvais. On a une mise en scène bien gérée, des moments d’émotion qui fonctionnent, une animation pas trop mal gérée, une histoire qui se tient et une VF assez convaincante. Après, il est vrai que l’histoire est déjà-vue (donc un peu prévisible), que Leonardo va fortement déplaire aux fans du personnage, que l’humour est un peu trop enfantin et discutable et que certains personnages secondaires sont inutiles. Mais, malgré ses défauts, c’est un long-métrage qui saura plaire aux fans de la dernière série. Pour ma part, j’ai passé un bon moment mais sans plus, je ne pense pas que c’est un long-métrage des tortues ninjas que j’aurais envie de revoir par rapport à d’autres versions.