Avec le succès de Y’a-t-il un pilote dans l’avion ?, les diffuseurs français ont cru bon de reprendre ce titre visiblement porte-bonheur pour mieux l'exploiter selon le sujet du film.La plupart des comédies utilisant Leslie Nielsen y ont eu droit (mais pas que). Y a-t-il un flic pour sauver la reine, le président, le monde ou l’humanité ?, ce dernier n’ayant même rien à voir avec les trois précédents. Il y a même eu Y a-t-il un exorciste pour sauver le monde ?. Même Le Détonateur, sorti au cinéma chez nous en juillet 1999, a eu l'honneur d'être retitré Y’a-t-il un fugitif à bord chez nos amis belges.
Dans Wrongfully Accused, son titre original, Leslie Lielsen, toujours formidable puisqu’on lui demande toujours le même rôle, incarne Ryan Harrisson, un violoniste virtuose. Il se fait piéger par la femme d’un homme retrouvé mort, dont le crime lui est mis sur le dos alors que c’est un tueur manchot unijambiste et borgne qui a fait le coup ! Condamné, il échappe à son sort sur le chemin de la prison grâce à une sortie de route du bus qui a tenté d’échapper à une peau de banane. Ryan Harrisson va tenter de prouver son innocence, malgré l’insistance d’une équipe de choc policière et de l’ex-femme terroriste/plein d’autres trucs.
C’est assez proche des recettes des films et séries ZAZ, Y’a-t-il un pilote dans l’avion ou la série des Y’a-t-il un flic…, soit une trame globale qui parodie quelques grands films (Le Fugitif en tête) ponctué d’une série assez nombreuses de gags. L’un des points appréciables se trouve dans l'intégration des parodies dans l'histoire, ne donnant pas l’impression de clins d’oeils insérés au marteau pour le plaisir de la référence. Certains détournements sont bien vus, et n’ont même pas besoin d’être repérés comme tels pour être appréciés.
La quête fugitive est développée, pour le plus grand désespoir du spectateur, puisque les quelques rebonds sont volontairement confus, à l’image des relations de famille des adversaires ou des zigs zags entre loyauté et trahison de la principale alliée. Le film est plutôt bon pour pasticher des scènes de films connus, mais quand il s’aventure sur l’histoire qu’il veut mener, même en reprenant les ficelles des films de fugitifs, il s’égare.
Le scénario étant assez peu digne d’intérêt, il faut plutôt s’intéresser à la qualité première, s’il arrive à faire rire. Malgré quelques errements déjà mentionnés, la réponse est assez positive. Tout n’est pas bon à prendre, mais dans cette succession certains gags feront mouche. Le film est meilleur dans tout ce qu’il peut avoir d’humour visuel, parfois absurde. Faute de talents derrière, les jeux de mots et autres joutes verbales sont eux le plus souvent décevants.
La réalisation est assez convenue et même mollassonne, les autres acteurs assez transparents, l’histoire peu entraînante et la musique est d’un ennui mortel. Wrongfully accused loupe de peu son enfouissement dans la catégorie des comédies ratées grâce à ses quelques gags qui fonctionnent. On doit le scénario à Pat Proft, qui a collaboré à quasiment tous les films du trio ZAZ et aux Police Academy, ce qui explique qu’on en retrouve des traces ici, notamment dans son humour, comme le générique de fin, plein d’intitulés hilarants. Mais c’est aussi son premier et dernier film, ce qui peut se comprendre à la vue d’un titre médiocre sur tous les autres aspects.