Camarades, il est temps pour moi d'offrir un peu de visibilité à ce monstre du cinéma Japonais caché sous 55 pauvres notes.
Kiga Kaikyo ( ça fait tout de suite plus cool d'utiliser les titres originaux, la prochaine fois il faut que je pense à l'écrire en Hiragana avec Kanji, ce qui est dommage par contre c'est que si j'utilise pas le titre Français, l'impact de mon cérébral jeu d'esprit utilisé pour le titre de cette critique perd un peu de sa substance et c'est embêtant ) et après cette parenthèse à la con, je sais plus ce que je voulais dire, c'est formidable, tant pis.
Kiga Kaikyo donc premier film en ce qui me concerne que je découvrais chez l'imminent Tomu Uchida et que dire à part que c'est une immense claque, vous pouvez vous dire que 3H c'est long comme tout, mais alors absolument pas.
Bon film à tous !








Bon d'accord, je vais vous en dire un peu plus !
Kiga Kaikyo est une somptueuse fresque sociale qui prend le temps de s'écouler sur dix ans, sous fond de polar noir absolument délectable, le film se permet le luxe d'y insérer son regard sur un Japon d'après guerre complètement dévasté en perpétuelle reconstruction. On y suit différents personnages qu'on aura le temps d’appréhender au vu de la temporalité du récit, et qui en plus de ses différents degrés de lecture peut se lire comme un hommage aux Misérables de Victor Hugo, d'autant qu'Uchida était semble t-il grand amateur de l'écrivain. De ce fait, cet inspecteur obsessionnel qui n'aura de cesse de traquer cet homme introuvable peut aisément revêtir les traits de Javert, cette prostituée plein de malice qui aspire à changer de vie pourrait très bien être une symbiose entre Fantine et Cosette à la recherche de son bienfaiteur, jusqu’à ce fameux criminel reconverti devenu un homme riche et respecté de tous qui rappelle indubitablement Jean Valjean. Enveloppé dans une réalisation subtile et aux effets de style discrets aidé par un noir et blanc somptueux, j'en ressors complètement retourné et presque frustré à l'idée de ne connaitre que si peu du boulot d'un homme qui me bouscule avec son épopée dantesque.

Tomu Uchida n'a rien à envier aux monuments du film noir que Kurosawa ( plus beau compliment que je puisse faire ) a su nous offrir, dans la même lignée que Chien Enragé, Les Salauds Dorment en paix ou Entre le ciel et l'enfer ( j'en profite pour lui faire de la pub ), son Kiga Kaikyo est inoubliable et cela dès les premières minutes jusqu'à son inattendue conclusion, magistral.

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