Le Diable au corps est un film réalisé par Claude Autant-Lara, écrit par Jean Aurenche et Pierre Bost, d'après le roman éponyme de Raymond Radiguet (publié en 1923, l'année même de sa mort)... qui met en scéne, pendant la Première Guerre mondiale, François Jaubert (excellent Gérard Philipe), un lycéen de 17 ans (heureusement pour lui, trop jeune pour rejoindre l'armée) qui devient l'amant de Marthe Grangier (sublime Micheline Presle), une aide-soignante dans un hôpital militaire et la jeune épouse d'un militaire au front...
Excédé par l'utilisation des flash-backs, Jean Cocteau (un ami de l'auteur) avait avoué détester le travail des scénaristes... mais surpris par le scandale, il ravise son jugement et prend sa plume pour défendre l’œuvre " On a insulté le livre comme on insulte le film : ce qui prouve que le film est digne du livre ! "
En effet l'adaptation cinématographique de Claude Autant-Lara a fait l'objet d'un scandale " Ce qui m'a amené à faire un film d’après Le Diable au corps, c'est que j'ai vu là, un roman contre la guerre " déclare alors le cinéaste dont le film sort, le 12 septembre 1947... En cherchant à opposer droit à l'amour et horreur de la guerre, le cinéaste a t'il prôné l’adultère ? C'est en tout cas ce qui lui est reproché et les réactions sont violentes : le film est qualifié de " chiennerie ou d'odieux "...
Mais comme c'est souvent le cas,a la polémique succède un grand succès public... lequel est surement dut sans doute beaucoup au prix d’interprétation (au festival de Bruxelles 1947, alors que l'ambassadeur de France quitta la salle de projection du film), obtenu par Gérard Philipe lequel a pour partenaire une sublime Micheline Presle lesquels sont entourés d'acteurs de second plans comme Jean Debucourt qui joue Edouard Jaubert, le père de François... Germaine Ledoyen : Mme Jaubert, la mère de François... Pierre Palau : M. Marin, un retraité, le logeur de Marthe... Jean Lara qui joue sous le nom de Jean Varas : Jacques Lacombe, le mari de Marthe... et Jacques Tati qui apparait lors de la scéne du bar ou est annoncé la fin de la guerre...
En 1986, Marco Bellochio fera sa propre version (assez hot) du Diable au corps, mais il peinera à reproduire le scandale... comme quoi autre temps autre mœurs... mais quoi qu'il en soit, le film de Claude Autant-Lara reste aujourd'hui, encore, la meilleure adaptation du roman de Raymond Radiguet.