Un « grand classique », un vrai de vrai, le genre de film que vous êtes plus ou moins obligé d'aimer avant même de l'avoir vu... Malheureusement pour moi, je ne fais pas partie des heureux élus ayant pour film de référence ce « Diable au corps » très loin d'être mauvais, mais qui m'a pourtant laissé sur une impression bien partagée. Mais si c'est le cas ce n'est nullement pour les reproches que l'on a pu faire à Radiguet à l'époque et sur cette présumée « légèreté » scandaleuse pour beaucoup d'esprits « bien-pensants ». Non, ce qui gêne aujourd'hui, au-delà du classicisme absolu de la mise en scène (bien que très honorable au demeurant), c'est cette inconstance dans le rythme, nous poussant aussi bien à l'ennui et à la lassitude parfois qu'à une certaine émotion et même passion grâce à certaines scènes particulièrement saisissantes, bien aidés dans ce sens par la sensibilité à fleur de peau d'un duo d'acteurs des plus inspirés. Les plus exigeants privilégieront ainsi ce manque d'audace et de constance afin d'enfoncer le film, les autres préféreront au contraire garder avant tout en mémoire ces quelques moments de grâce (dans la dernière partie notamment) malheureusement trop peu nombreux... Entre les deux je ne préfère personnellement pas choisir, mais je dois avouer qu'au vue du chef-d’œuvre promis, la déception était quelque peu présente.