Un lycéen observe d'une fenêtre de sa classe une jeune femme qui l'intrigue. En la suivant, il découvre qu'elle assiste au procès de son mari, ancien des brigades rouges ; elle veut oublier ce passé en se jetant corps et âme dans cette nouvelle relation.
Comme le titre le suggère, Le diable au corps est une adaptation du roman éponyme, lequel avait donné un très beau film de Claude Autant-Lara avec Gérard Philipe et Micheline Presle. Là, il a placé l'histoire dans une période contemporaine, avec les années de plomb en fond, mais le fond reste le même. A savoir cette relation entre deux personnes d'âges différents, mais la beauté du film de Autant-Lara a laissé place à un ennui magistral. Il faut savoir qu'à cette époque, Marco Bellochio était suivi, voire assisté, par un psychiatre qui était extrêmement influent sur sa vie, au point qu'il va participer au tournage, et lui donner ce côté ronflant dans les dialogues. On ajoute à ça la laideur de l'image, si on excepte une très jolie balade en barque sur le Tibre entre les deux amants, et les 110 minutes ne passent pas vite.
De plus, je ne comprends pas le choix de l'acteur principal, Federico Pitzalis, dont on comprend que ça soit à la fois son premier et dernier rôle au cinéma car il a le charisme d'un ectoplasme. Reste incandescence de Maruschka Detmers, révélée quelques années plus tôt dans Prénom Carmen, qui porte le film sur ses épaules, mais je pense que la scène dite scandaleuse, qui est plus ridicule qu'autre chose, est un ache-misère pour ne pas parler du reste du film tellement il est d'une vacuité abyssale. Heureusement, dès la fin des années 1990, Bellochio va reprendre sa carrière en mains pour signer des réussites majeures comme Vincere ou Le traitre.