Un film noir avec noirs, il fallait le faire. Disons que l'intérêt, c'est de pouvoir ajouter une couche sociale de plus, le racisme, en plus de la misère économique habituellement dépeinte dans ce genre. C'est dommage parce que Carl Franklin n'en joue pas assez alors que ç'aurait été une façon originale de montrer la ségrégation raciale.
Le scénario manque donc d'ambition, mais surtout manque de peps, de scènes fortes. C'est bien simple, à la fin de ce film, deux scènes seulement me reviennent en tête : la scène de sexe avec la plantureuse Lisa Nicole Carson, et la scène finale avec l'intervention efficace de Don Cheadle. le reste n'ennuie pas mais manque d'épices pour vraiment marquer. Sont présentes aussi quelques facilités/incohérences. Rien de bien grave, heureusement.
La mise en scène n'est pas géniale non plus mais suffit ; c'est-à-dire que Carl aurait pu composer des plans un peu plus audacieux, ou tout au moins travailler un peu plus sa lumière comme c'est souvent le cas dans le genre, mais il se contente d'un travail simple. Simple mais qui fonctionne : l'action est lisible, le rythme est constant. Les acteurs sont bons. Denzel fait déjà son Denzel, quelques tics en moins (c'était aussi l'époque où il arborait fièrement sa moustache). Puis il y a la délicieuse Lisa Nicole Carson ; dommage qu'il n'y ait pas de nudité, il faut se contenter de la voir en soutien gorge et nuisette (ses nichons débordent quand même vachement de son soutif).
Bref, un divertissement honnête ; ça aurait clairement pu être mieux (déjà si ça avait été fait 20 ans plus tôt avec un Poitier en forme), mais ça reste sympa à regarder.