Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

"You just said don't shoot him, right? Well I didn't, I just... I choked him."

La reconstitution du décor californien des années 30-40 dans le genre de polar néo-noir a quelque chose de presque générique en ses termes, comme si par définition ce genre de projet ne pouvait aboutir qu'à quelque chose de très conforme, menacé d'académisme à tous les étages. Qu'y a-t-il de neuf dans "Devil in a Blue Dress", franchement ? On les voit tellement venir de loin les chausse-trapes, les mensonges, les trahisons, que la naïveté du protagoniste en devient risible par moments. Pourtant c'est Denzel Washington qui s'y colle ici, non sans charisme, à une période où il était en pleine ascension, pour donner corps à ce vétéran de la Seconde Guerre mondiale sans le sou, contraint d'accepter à peu près n'importe quel boulot afin de rembourser son prêt immobilier. C'est en ces termes archi-pragmatiques que sont posées les premières pierres de l'enquête qu'on lui confie — il devient en quelque sorte détective privé du jour au lendemain...

Malgré tout "Le Diable en robe bleue" n'est pas sans charme, et si toute la partie progression de l'investigation / résolution du mystère peine à passionner, la toile de fond est agréable : Los Angeles à la fin des années 40, la ségrégation faussement atténuée, et des histoires de gangsters croisées avec des marques de racisme. Il faut vraiment passer au-delà des nombreux clichés que Carl Franklin égraine scolairement, histoire de bien baliser son polar avec des boîtes de jazz, des combines bien louches, des femmes fatales aux secrets bien gardés, des politiciens véreux, etc. Pas désagréable de voir Jennifer Beals débarquer dans le champ (une dizaine d'années après "Flashdance"), de même que Don Cheadle en sidekick à la gâchette facile. La carte de l'élégance n'est pas toujours jouée avec brio, mais la description de la communauté noire donne un certain cachet à l'ersatz de film noir dépourvu d'aspérités.

Créée

le 8 janv. 2025

Morrinson

Écrit par

D'autres avis sur Le Diable en robe bleue

Le Diable en robe bleue
Fatpooper
6

Film noir avec des noirs

Un film noir avec noirs, il fallait le faire. Disons que l'intérêt, c'est de pouvoir ajouter une couche sociale de plus, le racisme, en plus de la misère économique habituellement dépeinte dans ce...

le 7 août 2013

2 j'aime

4

Le Diable en robe bleue
AMCHI
5

Critique de Le Diable en robe bleue par AMCHI

Pas très palpitant ce Diable en robe bleue mais qui restitue bien l'atmosphère de l'époque avec un détective privé pour une fois noir (bien campé par Denzel Washington) ; le scénario est classique et...

le 18 juil. 2015

1 j'aime

Le Diable en robe bleue
Girl-scout-33
5

Bof

Généralement, j'accroche pas mal aux films de Denzel Washington, mais là j'ai été un peu déçue. Le synopsis annonçait un film plein de rebondissements, j'ai trouvé le scénario plat, des scènes sont...

le 24 janv. 2014

1 j'aime

1

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

140 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11