Vraie note 15/20.


Le diable n'existe pas (Sheytân vodjoud nadârad) est le 8eme film de Mohammad Rasoulof, le réalisateur d'Un homme intègre. À la manière de Contes du hasard et autres fantaisies, vu également cette année, il découpe son film en plusieurs segments, ici 4, pour nous raconter 4 histoires qui ont toutes un point commun : la peine de mort, qui était déjà le thème de La loi de Téhéran et qui apparaissait également dans Les nuits de Mashhad.

Dans la première, il s'intéresse à la banalité du mal à la manière de Hannah Arendt, en nous montrant le quotidien d'un père de famille, en commençant par une scène assez étrange où il transporte un sac de riz qui ressemble plutôt à un sac avec un cadavre dedans, jusqu'à la dernière scène

montrant que ce brave homme est en fait un bourreau, dont le boulot consiste à appuyer sur un bouton quand il passe du rouge au vert.

Dans la seconde histoire, un jeune iranien contraint de faire son service militaire doit participer à l’exécution d'un homme le matin, en poussant le tabouret sous ses pieds, or il n'a pas envie de le faire. Il trouvera un moyen de ne pas faire son devoir de citoyen iranien.

Un bel iranien au torse poilu se lave dans un petit étang forestier. Il veut faire sa demande de mariage à la jeune femme qu'il aime, mais celle-ci n'a pas la tête à ça. On vient d’exécuter un homme qui vivait caché parmi eux.

L'amoureux réalise que c'est lui qui a poussé le tabouret. La jeune femme après l'avoir appris, malgré toute la souffrance de son prétendant qui se retrouve traumatisé décide de rompre.

Comment vivre avec celui qui a provoqué la mort de l'homme tant apprécié dans le coin qui était comme un grand frère pour elle ?

Enfin, dans la dernière histoire, il s'agit d'un homme qui, comme celui de la première histoire s'est enfui d'Iran parce qu'il ne voulait pas tuer un homme. Il a eu une fille avec une femme, mais pour une raison qui m'échappe a envoyé sa fille en Allemagne chez l'un de ses camarades de médecine. La fille vient le voir, il lui révèle qu'il n'a pas son permis, qu'il a interdiction de pratiquer la médecine mais la pratique quand même et qu'il est son père. Ça ne lui plait pas et elle décide de repartir. Sinon il y a un renard qui traine, qu'il faudrait bien tuer, l'homme veut le faire, la jeune femme ne veut pas le faire elle même mais veut que ce soit lui. Il représente le condamné à mort que personne ne veut tuer lui-même.

Au final, même si le film est assez long (2h32), il passe assez vite. Il ne nous montre pas seulement l'horreur de la peine de mort et son caractère essentiellement anti-démocratique, mais toute l'hypocrisie d'une société qui s'en retrouve complice. Cependant, il manque quelque chose, un petit quelque chose pour que le film décolle.

Créée

le 28 mai 2023

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Hunkarbegendi

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