Du fin fond de l'Amérique profonde, nous savons juste qu'ailleurs, grâce à quelques infos glanées via des radios poussiéreuses et bancales, c'est la guerre.
Mais dans ces petites bourgades, posées au hasard, au milieu de bois miteux, le temps s'est arrêté. Il s'est recroquevillé et lové en son sein, il y a des hommes et des femmes où la rusticité va de paire avec une perversité malsaine.
La danse, hésitante tout d'abord, commence avec Willard le militaire hanté, qui épouse Charlotte la serveuse enjouée. Ils emménagent dans une vieille baraque et un fils vient au monde, Arvin.
Le tempo s'emballe, la danse devient chaotique. Arvin grandit, vieillit surtout, et de malheureuses coïncidences percutent son innocence.
Sa musique inflexible et personnelle : La famille avant tout.
Une ritournelle où s'intégreront le bruit des fusils, des revolvers. Sa droiture au milieu des ivrognes, des escrocs, des assassins, des menteurs, de l'ignorance, des idiots et du déni.
Une voix off au timbre désabusé relate de pathétiques histoires dont nous connaissons les dénouements, et pourtant nous restons, accrochés à un infime espoir : Que quelqu'un s'extirpe de ce bourbier, nom de Dieu ! nom du diable...
Tom Holland, Jason Clarke, Riley Keough, Harry Melling, Robert Pattinson, Bill Skarsgard, Mia Wasikowska... Les "gueules" de l'emploi, les "instantanés" figés de cet endroit que l'on aimerait oublier.
C'est désolant, c'est beau, simple et lancinant, tout à la fois.
Bref, selon moi, c'est une balade mélancolique à l'arrière-goût amer et métallique.
A vous de voir !