Récit à tiroirs, dans l’enfer de l’Amérique profonde, “Le diable tout le temps” nous plonge dans les méandres de la nature humaine. Ce portrait multiple expose et explore les facettes les plus sombres de la cruauté. Les blessures sont à vif, elles sont perceptibles, saisissantes. C’est la folie qui mène ce récit, celle des hommes et des femmes tordus, insensés, fêlés, fanatiques ou enragés. Ils se perdent tous dans la foi démente, torturée et tortionnaire.
Le roman original de Donald Ray Pollock est probablement singulier et passionnant.
La mise en scène nous entraîne dans une ambiance parfaitement crasseuse et dérangeante.Le casting est convaincant, malgré une galerie de personnages parfois presque typiques qui collent à leurs interprètes. Le charisme de Pattinson est inquiétant et remarquable. La musique lancinante des violons crispe autant qu’elle s’empare de nous, elle plane comme dans un cauchemar perpétuel.
Odyssée cauchemardesque quelque part entre Fargo (celui que vous voulez), True Detective et le cinéma de David Fincher ou Derek Cianfrance.