Le Diable, tout le temps est, sans vouloir être trop classique, un conte américain paradoxalement modern malgré qu'il se déroule dans les années 60.
On se retrouve dès le départ introduit dans un conte par le narrateur omniscient qui semble être en dehors de toute diégèse et qui d'un côté permet de nous imposer une interprétation et de l'autre brise malheureusement tout sentiment actif de réflexion vis-à-vis de ce qu'on voit.
J'ai parfois trouvé dommage de nous dire à l'oreille ce qu'on doit en conclure ou que la voix m'explique clairement tout ce qui s'est passé pendant une ellipse. C'est un choix légitime de réalisation mais qui personnellement m'a parfois un peu gavé.
En parlant d'ellipses, dans la même idée je trouve que ce film aurait gagné à être adapté en mini-série. Il y a des personnages qu'on aurait pris plaisir à découvrir plus en profondeurs et des scènes qui n'auraient rien perdu à être un peu plus longues, à laisser plus la tensions monter.
Pour tenir en un film le rythme de la narration donne un sentiment parfois d'être pressée, on doit vite finir pour que tout ça tienne en deux heures max.
Très étonnant de la part de Netflix qui est plutôt du style à rallonger artificiellement les œuvres mais ce n'est pas plus mal. Les chapitres du conte s'enchainent et le sentiment d'abruptée vient peut-être servir la lecture émotionnelle qu'on fait du film. Les choix que doit faire Arvin ne laissent pas le temps à l'incertitude, il doit agir et vite. Puis est forcé d'avancer peu importe ce que ces choix ont comme impact sur les autres ou sur lui-même.
Ainsi mon ressenti à chaud de "trop peu" me laisse, après réflexion, plus aimer ce film que je conseille.
J'ai passé un très bon moment et rien ne pêche au tableau selon moi, il n'a juste pas ce petit truc en plus qui me fait adorer un film, je l'ai juste aimé.
Petit ajout pour appuyer que le casting excellent et la direction photographique servent vraiment l'œuvre et sont toutes des composantes de la recette réussie qu'est "The Devil All the Time".