Critique remaniée le 12 février 2019.
Lors de la première guerre mondiale, un soldat quelque peu maladroit de l'armée de Tomania, sauve la vie de l'officier Schultz, alors qu'ils se trouvent tous deux dans un avion qui vient d'être abattu par l'ennemi. Notre combattant est alors hospitalisé mais reste amnésique suite au choc. Vingt ans plus tard, il sort de l'hôpital et reprend malgré tout son métier de barbier dans son magasin situé dans le Ghetto. Mais tout a changé, Hynkel, le président, est devenu dictateur sanguinaire. Le barbier est déphasé et compte tenu de sa maladie, ne perçoit pas les profonds changements de la société. Schultz est à présent un haut responsable du régime et donne l'ordre de ne pas persécuter le barbier. Le dictateur Hynkel décide de faire envahir par ses troupes l' l'Osterlich.
Schults conteste cette décision. Il est arrêté et s'évade pour se réfugier dans le Ghetto. Mais Hynkel les fait arrêter. L'invasion de l'Osterlich est un franc succès et pour fêter sa victoire, le dictateur décide d'y passer ses vacances. Toutefois le hasard est parfois ingrat car le dictateur est arrêté et notre barbier, dont la ressemblance est frappante ,est confondu avec le dictateur. Le destin du monde est maintenant entre les mains du barbier...
Cette œuvre est le message que délivre Charlie Chaplin contre Hitler, le nazisme et ses conséquences atroces sur l'humanité. Le film est drôle mais aussi inquiétant et grave. Le réalisateur balaye avec une efficacité inouïe la prétendue supériorité d'un dictateur et de son peuple fier et arrogant en le superposant avec son sosie, un petit barbier juif, simple et humain. Hynkel ne s'exprime qu'avec férocité par des cris gutturaux et des grognements.
Des scènes saisissantes nous interpellent, le dictateur dansant un ballet avec un ballon de baudruche représentant un globe terrestre. Il joue avec ce monde, le domine et le méprise, mais le ballon éclate. Le réalisateur aborde également la concurrence entre deux dictateurs, Hynkel/Hitler invitant Napoloni/Mussolini rivalisant dans un curieux face à face sur la hauteur de leur siège.
Cette démarche de Charlie Chaplin est grande, courageuse mais aussi prémonitoire. Ce film extraordinaire est une fresque grandiose pour la paix, l'amour et un monde meilleur. Le discours final du petit barbier s'étant substitué au dictateur est infiniment émouvant. C'est un véritable cri d'espoir et de tendresse pour tous les peuples de la planète.
Malheureusement, notre Charlot a bien du mal a être entendu encore à notre époque et le dégoût pour certaines pensées et les agressions qu'elles entraînent sont toujours de mise. J'ai honte pour ceux qui les commettent, et je les combats.