La force de ce film réside dans le fait que Charlie Chaplin nous surprends là où on ne l'attends pas , en proposant une vision qui raisonne comme une sonnette d'alarme tentant de tous nous réveiller, comme si une partie de ce film était définitivement intemporelle. Projeté en salle en 1940 (en france, il sera finalement projeté qu'en 1945), Charlie Chaplin réussi l'équilibre quasi parfait entre l'humour, l'aspect sociologique, politique et les valeurs universelles mises à mal, la deuxième force de ce film est que c'est un humour décapant qui ne s'en prends pas qu'à HINKEL ou NAPOLONI mais bien à l'ensemble des strates de la société. Enfin, la justesse du propos de Charlie Chaplin fait qu'il évite les poncifs d'un ton moralisateur ( incroyable!) au profit d'un ton libre clamant les valeurs universelles que chacun peut prendre en compte (ou pas ). L'humour est bien présent à l'instar des temps modernes, le ridicule découlant de la soit-disant modernité (le canon, l'aviation, les lois anti-juives, les camps que l'esprit de Chaplin ne pouvait imaginer plus déshumanisant, le protocole politique, la domination du monde par le dictateur, la concurence entre deux dictateur à l'heure du repas...etc) est révélateur de la chute inexorable d'un monde vers les ténèbres . Finalement au-dela de la symbolique, Charlie Chaplin retranscrit l'aliénation du monde à laquelle doit se confronter l'humanité comme d'un protocole de survie face à la haine.