Carnage en eaux troubles
Juste après Le Continent des hommes-poissons, Sergio Martino a enchaîné avec ce Grand Alligator tourné avec le même duo de comédiens (Barbara Bach et Claudio Cassinelli). Après l’aventure...
le 5 juin 2023
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Juste après Le Continent des hommes-poissons, Sergio Martino a enchaîné avec ce Grand Alligator tourné avec le même duo de comédiens (Barbara Bach et Claudio Cassinelli). Après l’aventure fantastique, place à l’aventure horrifique avec, là encore, un défaut de moyens évident. Cependant, comme dans sa précédente production, Sergio Martino bénéficie d’un tournage en extérieur (en l’occurrence le Sri Lanka) qui donne du cachet à l’ensemble. Le dépaysement est, en effet, garanti dans les eaux boueuses d’une Afrique supposée. En somme, on tient là une sorte de triptyque avec La Montagne du dieu cannibale. Celui-ci souligne qu'après ses giallos de bonne tenue, le cinéma de Sergio Martino est progressivement passé du cinéma B au Bis. Et Le Grand Alligator est assurément un film d’exploitation.
Surfant sur le succès des Dents de la Mer et à l’initiative de la tradition de la crocoxploitation, le résultat souffre évidemment de nombreux défauts et maladresses. En tête de ceux-là, sa créature. Raide comme un manche, inexpressif, l’alligator fait hélas plus rire que frémir et chacune de ses apparitions dessert le film. Sergio Martino a beau tenter de cacher la bête autant qu’il le peut, il est bien obligé, sur la fin, de la montrer et le carnage attendu perd, évidemment, de son effet. Artisan solide, le réalisateur italien se montre, de ce fait, bien plus à son aise et efficace sur les scènes d’exposition et de transition que dans les scènes d’action. Heureusement, la bonne idée est d’avoir introduit des indigènes qui se révèlent aussi dangereux que la bête elle-même. Cet élément du récit permet de conserver une forme de tension dans d’autres séquences.
Le refrain écologique et anthropologique colle bien au projet. Ce discours offensif sur une civilisation occidentale qui ne pense qu’à offrir à ses habitants des hôtels de luxe permet de passer outre la faiblesse visible de son budget. Le rythme est tout à fait correct et l’ambiance générale bien maîtrisée. La musique signée Stelvio Cipriani, globalement plutôt bonne mais toujours utilisée à bon escient, apporte cependant une bonne note à l'ensemble. La présence de Mel Ferrer, toujours parfait, et de Claudio Cassinelli que, pour ma part, je trouve toujours plutôt convaincant, assure une véritable crédibilité à l’ensemble. C’est certes poussif et maladroit mais ça se regarde plutôt pas mal.
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le 5 juin 2023
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