Vieniamine, jeune éphèbe ombrageux, débarque dans le film, les textes saints greffés dans les mains, il promène sa colère entre les murs de son lycée et de chez lui, contre les comportements trop libérés de ses camarades, l'irresponsabilité de sa mère. Sa frénésie religieuse s'exacerbe plus encore,quand il se trouve contraint de subir l'enseignement scientifique et matérialiste de la prof de SVT : la théorie de l'évolution darwinienne, les fondamentaux de la vie sexuelle...ces concepts sont trop violents pour pénétrer dans ce cerveau malade, et ne font qu'amplifier sa rage ! Cette enseignante combative, est la seule dans ce lycée à s'opposer intelligemment à ce syphonné de Dieu, mais elle n'est pas soutenue par ses pairs, ni par la mère, des personnages qui ne donnent pas une image très gratifiante du peuple russe. Il entraîne dans son sillage, un jeune disciple handicapé, tombé sous le charme de sa figure galvanisante et avec lui, le mal progresse et les projets de meurtre se fomentent..
Des trouvailles visuelles et de belles métaphores, illustrent cette descente dans la fournaise, comme l'apparition d'un crucifix vivant, dans une pièce de chez lui , le chemin de croix urbain accompagné de la belle musique diabolique "God is God" de Laibach, la prof crucifiée au sol dans ses baskets dans la scène de fin...
Ce film nous invite opportunément à méditer sur les causes de cette maladie contagieuse assez incurable au fil des siècles et toujours d'actualité !