Le Dîner de Cons !
Bizarrement, ce n’est pas avec Zaï zaï zaï zaï que j’ai découvert Fabcaro, mais avec ce film, Le Discours, de Laurent Tirard. Bien sûr, j’avais entendu parler de cette BD absurdo-comique devenue...
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le 14 janv. 2021
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On a trop vu Benjamin Lavernhe éblouir dans les seconds rôles pour ne pas se le payer dans le premier. C’est maintenant chose faite avec Le Discours, adaptation maline du roman éponyme de Fabrice Caro. Une contre-proposition idéale et créative face à la comédie française mainstream. Voilà qui valait bien un détour.
En première intention, il y a cette montée en pression d’Adrien, alors en pleine déprime post-rupture, après que son beau-frère Ludo (Kyan Khojandi) lui propose de faire un discours au mariage de sa sœur. Et donc, la formation rigolote d’une certaine contradiction à l’approche de la logorrhée tant redoutée.
Il aurait été bien dommage de s’arrêter à ce petit bout d’intrigue qui ne nous aurait pas menés bien loin, avouons-le. C’est pourquoi le discours en question n’est en vérité qu’un prétexte à la lecture d’une relation amoureuse, d’une part, aux petits agacements qui dérangent dans les familles, de l’autre. De ces aveus que l’on sait trop bien taire et trop peu faire. De ces non-dits que l’on masque volontiers par de grands discours de façade. Comme si de jolies phrases, des textos percutants et des vannes bien placées nous dispenseraient de toute franchise auprès de nos proches. Un sujet de fond particulièrement bien saisi par Laurent Tirard, grand habitué des adaptations (Molière, Astérix, Le Petit Nicolas) et des intrigues à base de mensonge en famille (Prête-moi ta main, Mensonges et trahisons, Le retour du héros).
Le réalisateur s’amuse des petits défauts de gens à la faveur de jolies propositions de mise en scène alternant passé, présent, futur autour d’un dîner de famille long comme le bras et confondant à l’envi les espace-temps de ses personnages. Un petit jeu légitimé par l’omniprésence du 4e mur, splendide opportunité pour Benjamin Lavernhe de déployer son insondable énergie dans un premier rôle attachant, à grand renfort d’un jeu tout en rupture dont lui seul a le secret. Jusqu’à ce que le concept finisse par nous lasser, avant de se retourner contre le film avec une conclusion (vraiment) trop facile et prévisible. On était pourtant tellement bien partis !
Ne nous méprenons pas : Le Discours est bien le moment sympathique et fantaisiste espéré. En de rares instants, il arrachera quelques sourires. Mais malheureusement pas assez pour en faire une comédie inoubliable. A bon entendeur…
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Créée
le 18 juin 2021
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