Le Dragon du lac de feu par Eric31

Le Dragon du lac de feu (Dragons layer) est un très heroic fantasy écrit et réalisé par Matthew Robbins, qui s'inspire très librement du Hobbit de J. R. R. Tolkien (par certains aspects) produit par Paramount Pictures et Walt Disney Pictures qui met en scéne Galen (joué par Peter MacNicol... dont c'est le premier role... avant qu'il soit Stingo dans Le Choix de Sophie) un apprenti sorcier, qui après la mort (stupide) vieux magicien Ulrich de Craggenmoor (joué par l'excellent Ralph Richardson), doit se débarrasser d'un dragon, nommé Vermithrax Pejorative (Magnifiquement créé par Dennis Muren et Brian Johnson... Le plus beau dragon de l'histoire du cinéma a ce jour... qui a beaucoup inspiré Smaug celui de Peter Jackson) auquel le roi Casiodorus (joué par Peter Eyre) livre périodiquement de douces jeunes filles désignées par loterie (truquée...pour que sa fille Elsbeth (jouée par Chloé Salaman) ne soit pas choisie) pour le faire tenir tranquille... et ce qui lui permet de garder le pouvoir sur son peuple... Le scénario du Dragon du lac de feu est nettement plus complexe que ce que présente habituellement ce genre de film. D'ordinaire, le héros arrive, livre un grand combat, gagne sous les acclamations unanimes et le mot FIN apparaît. Ici, non seulement il doit s'y reprendre à deux fois mais ça n'est même pas lui qui l'emporte. Bien plus, la victoire finale d'Ulrich ne profitera qu'à l'ordre établi et au christianisme qui l'élimine sans remords et, vu la conduite du roi et le désastre du premier missionnaire (le frère Jacopus est joué par Ian McDiarmid... qui deviendra par la suite, l'Empereur Palpatine (Dark Sidious) dans la saga Star Wars, a partir du Retour du Jedi), le spectateur ne peut que se dire que c'est assez injuste. Nombre de personnages ont une psychologie en demi-teintes, on n'a pas le partage en gentils parfaits et méchants absolus rituel dans le genre : l'intelligent Ulrich ne veut pas prendre trop de risques (la raison de sa mort stupide), le courageux Galen est d'une grande présomption, Tyrian (joué par John Hallam) est fidèle au roi plutôt que haineux envers Galen, le peuple oublie assez vite la victoire initiale de Galen et ne voit même pas celle d'Ulrich pour se laisser embobiner par les missionnaires; seule l'infortunée Elsbeth a une âme parfaitement claire, ce qui ne lui vaut qu'une mort affreuse. En résumé, on est loin de l'univers psychologique simpliste de règle dans les productions Disney, où l'on chercherait longtemps un autre exemple d'héroïne périssant de male mort comme Elsbeth ; la courte scène où les petits du dragon dévorent ses restes ne manque pas de réalisme... et a la fin le jeune Galen épouse par dépit Valérik (jouée par Caitlin Clarke) la fille du forgeron (joué par Emrys James) déguisée en garçon pour éviter le tirage au sort de la loterie... Alors qu'il était très attiré par la jolie princesse...
Les fièvres de la mythologie, projections mentales de toutes les peurs humaines et reflet imagé de l'inconnu, ne vivent et ne survivent que par le biais de ce qui leur a donné naissance : L'imagination, laquelle peut s'engouffrer et donner elle même corps et figures a tout ce que nous portons en nous comme terreur... c'est ce que tente de faire (comme dans le roman de Tolkien, par ailleurs) Le Dragon du lac de feu... en recréant méticuleusement l'univers des mythes avec l'idée selon laquelle le dragon, par la peur qu'il inspire à la population, permet au roi de garder son pouvoir sur elle... c'est la grande idée de cette production Disney pour un public d'adulte.. et c'est pour cela que Le dragon du lac de feu n'a pas connu un grand succès, a sa sortie et surement aujourd'hui... A voir et revoir absolument pour toutes ces raisons.