Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain est un film sur le bonheur. Je sais, c'est facile à dire, tout le monde le sait, mais c'est dit. Ce n'est pas un film sur un événement particulier, une histoire précise. C'est un film sur la vie.
La vie.
Juste la vie. Je sais, c'est beaucoup, d'être la vie, mais ce film, c'est ce petit mot de trois lettres qui est tout.
Tout.
Comme ce film. Ce film, c'est tout. C'est toutes les émotions qui existent. C'est tout les états d'esprits que l'on a. C'est toutes les relations, les amis, les amours, par lesquels on passe. C'est tout, c'est nous.
Nous.
Toi, moi, ensemble, quelque chose qui s'appelle nous. Le bonheur n'existe que s'il est partagé. Amélie et ses voisins. Amélie et son père. Amélie et l'aveugle. Amélie et moi. Devant l'écran. Devant l'écran ? Non. A l'intérieur du film, par tous les recoins de la caméra. Dans chaque centimètres du plancher de son appartement, dans chaque pavé de la rue, chaque verre du café et chaque nuage dans le ciel. Ce ciel bleu si beau.
Beau.
Ce film est beau. Grâce à Audrey Tautou. Si spéciale. Si parfaite. Pas parfaite, mais parfaite pour Amélie Poulain. Donc imparfaite. Je ne dirai rien d'autre sur elle, on l'aime ou pas. Mais quand même, quand elle se met des cerises en boucles d'oreilles, putain qu'est-ce que c'est cool. La photographie du film est unique et a inspiré beaucoup de monde. Elle est magnifique. Le film devient onirique. On ne sait plus si la réalité est présente ou non. A la fin du film, on regarde à droite, à gauche. Non, tout cela est moche. Sombre, triste. Il fait soleil dehors, oui, mais ce n'est pas pareil. Le film était trop beau pour être vrai. Et pourtant. Pourtant, on a terriblement envie d'y croire. Pourtant, ce film sur le bonheur est dans la catégorie des films qui te font sourire. Mais pas sourire comme quand on dit aimablement bonjour à notre caissière. Sourire en permanence, sans s'en rendre compte. L'un des plus beaux moments de notre vie. On sourit comme à la fin du film, à les voir, deux sur une mobylette, sur la valse d'Amélie. C'est beau, beau comme cette valse.
Une valse.
Une valse des sentiments. On rit, on pleure. Oui. On pleure. J'ai pleuré à la scène de l'aveugle. Parce que c'était simplement magnifique. J'ai failli pleurer à la fin, aussi. Mais il y avait quelqu'un d'autre dans le salon, et j'avais un peu honte de pleurer pour rien. Enfin, pas pour rien, pour quelque chose de beau. Mais on se sent forcément un peu bête. Une valse. Le film est une valse. Quelque chose de léger, d'aérien, qui nous emporte ici et là. Viens, je vais te raconter une histoire. L'histoire de la vie, l'histoire de tout, l'histoire de nous, une histoire belle, l'histoire d'une valse. A présent, je crois qu'il est temps de dire je t'aime au film. Je t'aime.
Je t'aime.
Parce qu'il s'agit d'amour. J'aime chaque seconde du film. Chaque petit détail. Chaque petit bonheur. Oh oui, ça oui, je les aime ces petits bonheurs. Et je ne peux rien dire d'autre. Ce film, il m'a transporté depuis mon enfance, il est tout ce que j'ai en moi, ma définition personnelle du bonheur et puis même de tout le reste. Ce film, il me correspond à la perfection. Vous regardez Amélie Poulain, il vous faut penser à Théo. En tout cas, quand Théo regarde Amélie Poulain, il pense à vous. Il pense au monde entier et il a envie d'aimer le monde entier. Ce film, c'est la vie. Non, ce n'est pas la vie.
Ce film, c'est ma vie.
"Venez j'vais vous aider. On descend. Et Hop c'est parti ! Là on croise la veuve du tambour de la fanfare. Elle porte l'apparence de son mari depuis qu'il est mort. Attention Hop ! Tiens l'enseigne de la boucherie chevaline a perdu une oreille. Ce rire c'est celui du mari de la fleuriste, il a des petites rides de malice au coin des yeux. Oh dans la vitrine de la pâtisserie y'a des sucettes pierrot Gourmand ! Humm vous sentez ce parfum ? C'est Péponne qui fait goûter ses melons aux clients. Ah, chez Marion, ils font de la glace aux calissons. On passe devant la charcuterie : 79 le jambon à l'os, 45 le travers demi sec. On arrive chez le fromager 12,90 les picotouls de l'Ardèche et 23,90 le capitoul du Poitou. Chez le boucher, il y a un bébé qui regarde un chien qui regarde les poulets rôtis. Voilà, maintenant on est devant le petit kiosque à journaux, juste devant l'entrée du métro. Et moi je vous laisse ici. Au revoir."