De Niro/Snipes. J'attendais beaucoup de ce mano a mano. Et je n'ai pas été déçu grâce à l'énergie tout au long insufflée par Tony Scott. Bien que je ne sois ni amateur ni connaisseur de base-ball. Ce sport n'est qu'un prétexte. Comme pour L'Enfer du dimanche. Scott dénonce moins que son collègue Oliver Stone.
Le Fan, c'est juste un supporter un peu trop supporter et qui va finir par complétement perdre les pédales. Le fric, le dopage, le poids des médias, ça, Scott s'en fout. Il n'empêche qu'on suit avec plaisir cette descente aux enfers de la part de De Niro qui nous gratifie de toute la panoplie de ses grimaces et autres tics qu'on lui connaît depuis Taxi Driver.
J'ai du mal à entièrement le condamner. Je veux dire, ce commercial dans la coutellerie se voit évincer de son entreprise que son père avait fondée au départ. Puis on lui prend son fils. Le base-ball, c'est tout ce qui va lui rester. Ce qui était une passion va finir par le dévorer complétement et transformer le film en véritable thriller. Face à lui, Snipes prouve qu'il sait jouer autre chose que les gros bras. Parmi les artistes martiaux qu'il y avait à l'époque (Steven Seagal, Jean-Claude Van Damme, Gary Daniels), c'est de loin celui qui sait le mieux jouer. Il alterne gentil cabotinage et drame. Ce sportif en apparence beau parleur, flambeur, est plus nuancé. Son fils compte plus que tout.
Le parallèle avec le fameux fan est saisissant. Un beau gâchis pour lui car il avait tout. Il n'a pas su réagir à temps. Quand on ne peut plus se passer de quelque chose, c'est là qu'il faut tirer la sonnette d'alarme.