Le Fanfaron par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Roberto est un étudiant quelque peu studieux, timide et introverti. Il vit seul dans un appartement situé dans une rue calme de Rome.
Alors qu'il étudie, un homme vient lui demander avec un certain sans gêne de pouvoir téléphoner. Il s'agit de Bruno, un jeune play-boy hâbleur, fier de lui et désœuvré. Roberto accepte la demande de l'impromptu.
Pour remercier son sauveur*", ***Bruno* entraîne le jeune étudiant à bord de sa belle voiture de sport bruyante et étincelante dans de joyeuses aventures plus inattendues les unes que les autres. Roberto finit par se prendre à ces jeux ainsi qu'à celui de la vitesse...


C'est dans une véritable ambiance à la "Dolce Vita" que va nous entraîner Dino Risi. Il met en scène deux personnages diamétralement opposés et possédant deux conceptions tout à fait différentes de la vie.
L'un est un fils à papa extravagant et l'autre un est unintello travailleur et muré dans la solitude.
Tout l'art de Dino Risi est dans l'analyse de ces deux personnalités. Bruno ose, tente, fonce, il drague les filles et dégage par son insouciance une extrême joie de vivre ponctuée d'insolence.
Roberto est en retrait. Il aimerait être à la place de son copain mais quelque chose de fort le retient. Il reste prisonnier de son complexe d'infériorité. Puis le nuage qui l'entoure va commencer à se déchirer. Progressivement, ce personnage à l'image de son copain va prendre vie, s'exprimer et sourire. Il va alors se déchaîner et se sentir subitement capable de surpasser le maître dans sa folie.


En fait cet homme ne va profiter intensément des plaisirs de la vie que durant quarante huit heures, car malheureusement pour lui cette frénésie se révèlera dramatique.


Dans cette fable à la fin quelque peu surprenante, Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant nous livrent deux portraits d'hommes attachants. Ils sont naturels, tels que l'on a l'habitude de les voir couramment à l'écran, sauf que dans cette œuvre l'exubérance de l'un et la froideur de l'autre sont poussées à l'extrême. Ce contraste nous donne l'impression d 'assister à un match au cours duquel l'un est offensif, l'autre défensif et ce dernier finit par trouver l'ouverture à la surprise générale. Catherine Spaak est belle et sensuelle à souhait illuminant les regards et fustigeant les pensées de nos deux protagonistes.


Cette réalisation est l'un des fleurons du grand cinéma réaliste et caricatural italien des années soixante avec sa verve, son ironie, ses excès souvent prétextes à des sujets graves. Dans ce domaine Dino Risi est un orfèvre, c'est pourquoi ce film doit être vu.


Ma note: 8/10

Grard-Rocher
8
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Créée

le 8 avr. 2014

Modifiée

le 29 mars 2013

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