Excusez ce titre un poil surprenant, mais je me suis amusé a traduire littéralement le titre original du livre dont est tiré ce film.
Western. Braquage de train. Le chef du gang n'est autre que Burt Reynolds, barbu.
Putain, Burt Reynolds barbu !
Nul doute que si personne ne lui avait parlé de rasoir, il aurait pu faire une autre carrière le garçon ! Ce charisme !
Bon voilà, le braquage se passe plutôt bien, mais un concours de circonstance va amener le gang a embarquer avec eux une donzelle à la volonté farouche. La ballade/traque peut commencer.

Un western de très bonne facture, réalisé par Sarafian qui signe un troisième bon film en deux ans, après "Vanishing point" (point limite zéro, 71) et "Man in the wilderness" (le convoi sauvage, 71 aussi, également critiqué par votre serviteur... De rien).

Un western, certes, mais vite doublé d'une histoire d'amour serrée et assez peu conventionnelle.
Car ce n'est ni plus ni moins que la rencontre entre deux solitaires qui est raconté ici.
Entre le chef de bande dont on apprend vite qu'il fut avant exemplaire dans une carrière militaire et la demoiselle qui fuit son milieu, son mari, pour se jeter dans une aventure qui la dépasse vite, le point de jonction est à la fois évident et improbable.
Car Jay Grobart (Reynolds, donc) n'est pas à l'aise avec une bande de soudards (Jack Warden, terrifiant !) qui l'obligent sans arrêt à questionner son sens moral personnel, qui le forcent à tout moment à définir quelle ligne il ne veut franchir (on embarque une fille s'il le faut, mais ni violence ni viol tout court). Et très vite, on se demande ce qui l'a poussé dans cette équipée qui lui ressemble si peu. On le saura bientôt.
Ce qui le rend encore plus intéressant, c'est que le personnage de Grobart n'est pas romantique pour deux sous, il impose à Catherine (Sarah Miles, excellente, malgré de petits seins) des choix durs et jamais complaisants. Pourtant cette dernière préfèrera finalement les solutions extrêmes avec lui qu'une quelconque renonciation ou facilité seule.

Le reste de la distribution est impec, Warden est entouré de Lee J. Cobb ou Bo Hopkins par exemple et cela rajoute au plaisir de l'ensemble.

Le tournage, à l'instar du convoi sauvage, ne fut pas simple, mais pour des raisons fort différentes. En effet, l'attaché de presse de Sarah Miles, fut trouvé mort sur le plateau. S'en est inévitablement suivi des ballets de policiers, des descentes "d'exécutives" du studio, et des cohortes de journalistes avides de potins. Un mystère encore aujourd'hui inexpliqué mais pour lequel Sarafian laisse entendre aujourd'hui qu'il serait disposé à parler, pour peu qu'on lui propose un peu d'argent !!

A la suite de ces nombreux échecs au demeurant peu mérités, ce dernier retournera à ses premiers amours, la série TV, et c'est finalement bien dommage pour notre art chéri.
guyness

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