Vilipendé à sa sortie, encore aujourd’hui largement dénigré, ce Fantôme du Bengale est pourtant un objet plutôt sympathique. Ayant l’avantage de ne pas se prendre au sérieux à la différence de la majorité de nos super héros, le personnage, même s’il est assurément très kitsch avec son costume moulant violet, s’inscrit parfaitement dans la lignée de ses illustres prédécesseurs à l’écran. Il faut certes lorgner plus sur le Batman de la série des années 60 que sur la version de Tim Burton, mais cette vision est bien largement supérieure aux Batman (restons sur cette comparaison qui vaut ce qu’elle vaut) réalisés dans les années 90.
Loin des personnages sombres et tourmentés, le Fantôme a l’humeur bien plus légère, entrainant une adaptation s’apparentant davantage à une atmosphère un peu Walt Disney. Cela se veut divertissant et ça l’est vraiment, c’est très caricatural et binaire, mais beaucoup d’éléments fonctionnent. La reconstitution historique, déjà, est vraiment réussie. Les acteurs sont dans le coup (même si le costume n’avantage pas Billy Zane). Les paysages, somptueux, assurent en eux-mêmes le côté aventure du film. Si de nombreux décors sont en carton-pâte, on retrouve l’ambiance 80-90 où se nichent des trésors. On note quelques traits d’humour agréables. Et les péripéties ne manquent pas.
Alors certes, on peut crier au nanar : Billy Zane dans sa tenue violette sur son cheval blanc, un final plutôt grotesque, certains effets spéciaux discutables, des passages too much (la descente par le câble de l’ascenseur à l’aide de deux pistolets collés l’un à l’autre, par exemple), des combats pas vraiment réalistes, mais l’objectif est ailleurs. C’est un divertissement pur et dur qui ne se prend jamais au sérieux, qui aime jouer la carte du second degré mais qui sait aussi assurer des scènes de qualité (l’ouverture qui peut évoquer Indiana Jones est vraiment réussie). Assurément sympathique et distrayant.