Film parlant en trois actes
ACTE I,
moi tout seul, dans le salon
Le film commence, j'ai trouvé le dvd à 3 euros. C'est un film muet russe peu connu, j'avais bien envie de le voir, le nom est assez joli, celui du réalisateur aussi d'ailleurs je trouve, et puis il récoltait la note suprême dans le guide des films de Jean Tulard, accessoirement Adobati et drélium le notent plutôt bien. Mais je ne savais rien de plus, n'aimant pas trop me renseigner et préférant garder une surprise la plus totale avant de regarder un film. Alors je m'imaginais même que c'était un film de guerre, avec les soldats observés sur la jaquette (1). Encore plus bêtement je crois que je m'attendais à un film sur la première guerre mondiale avec un condamné à mort, une sorte de Sentiers de la gloire, toujours à cause de la jaquette, et surement aussi de l'auteur original de l'histoire : Barbusse -> barbus -> WW1...
Bref, le film commence : on se retrouve en Amérique du Sud, dans une prison panoptique, avec un prisonnier : José Real, condamné à perpétuité. Ca commence assez fort et dès le départ c'est assez bizarre. Je commence déjà à louper des épisodes, je ne sais plus comment mais un gars se met à cavaler dans la prison, délivre quelques paroles à José, se tape une petite course-poursuite étrangement montée avec les gardes, puis se tue en sautant.
ACTE II,
moi, un enfant de 9 ans, ma mère
Après ça c'est la révolte, lancée par José ? encore une fois je n'ai pas trop suivi. Pour mater les prisonnier qui jettent des choses dans la cours on les arrose. Avec en fond une musique que je connaissais déjà pour l'avoir entendue dans un Guy Maddin (2), et accompagnée d'un montage frénétique digne du réal suscité, que je ne pensais être possible que dans une démarche postmoderne. Le petit me dit que mon film est bizarre, et qu'en plus les gens ne parlent pas.
ACTE III,
moi, un enfant de 9 ans, une fille de 20 ans que je n'ai jamais vu
La suite se ramollie, la jolie inconnue fait son entrée et trouble un peu mon attention en s'installant au salon pour textoter, mais j'arrive quand même à suivre l'intrigue autour d'une journée de sortie de prison, à laquelle a droit José Réal après 10 ans d'emprisonnement, avec pour enjeux une fuite, une grève à mener et une famille à retrouver d'un côté, et un moyen légal de se débarrasser définitivement du leader de l'autre. Le représentant du camp adverse étant le directeur de la prison, un gars mou et décrépit, presque surréaliste. Puis tout se complique : José compte les coins de sa cellule, est pris d'angoisse dans le long couloir vers la liberté, loupe son arrêt de train, en saute, se retrouve dans le désert avec un garde dangereux et étrange, marche, s'endort, rêve... Tout ça ne s'enchaîne pas si rapidement, mais tellement bizarrement que j'avais toujours un train de retard sur ce qui se passait. De l'autre côté de l'écran le petit me dit que ça ressemble à du Lucky Luke dans le désert, parle avec la fille, commence à l'embêter en lui demandant si elle a un amoureux, me prend à parti, montre ses cartes pokémon, d'autres personnes viennent discuter dans le salon...
Le film se termine de façon abrupte, sans que je m'y attende, à cause d'une durée mensongère des éditions Bach (la dernière fois c'était une demi heure de plus qu'indiqué, cette fois ci une de moins...) J'ai l'impression de n'avoir rien saisi, sans être persuadé que le film soit vraiment saisissable. C'était en tout cas assez incongru de regarder un film muet aussi bizarre devant des étrangers.
(1) http://media.potemkine.fr/img/produit/1929/3760054369702_privideniye_kotoroye_ne_vozvrashchayetsya.jpg
(2) http://www.youtube.com/watch?v=r4JmeXXRmZg