Véritable pionnier du film noir Le Faucon Maltais est à plus d'un titre une étape importante dans l'histoire du cinéma. Porté par beaucoup comme un des grands classiques du cinéma Américain, The Maltesse Falcon, de son titre original, est l'adaptation du roman policier du même nom de Dashiell Hammett. Déjà adapté par deux fois au cinéma lors des dix années précédent la sortie du film, Le Faucon Maltais est cette fois l'occasion de voir exploser deux figures emblématiques du cinéma des années 40 : John Huston et Humphrey Bogart. Le premier, novice dans la réalisation, s'attaque à son tout premier film en tant que réalisateur. Le deuxième, déjà auréolé d'une bonne trentaine de films, s'engouffre pour la première fois dans un genre et dans un rôle qui en marqueront beaucoup, précurseurs à l'explosion de sa carrière : le polar et le rôle de détective.

« Bogie », de son surnom légendaire, incarne en effet le détective James Spade, un homme "sauvage et imprévisible" contacté par une certaine O'Shaughnessy (Mary Astor) venu lui demander de l'aide dans la recherche d'un trésor datant de plus de cinq siècles. Une intrigue trompe l'œil qui n'a de révélateur que son titre, car Le Faucon Maltais est à l'opposé d'une chasse au trésor, loin de là, il s'agit en faite plus d'un thriller dans les rues sombre de San Francisco qu'une aventure à proprement dit, trompés sont ceux qui s'imaginaient le contraire. On assiste donc davantage à un jeu du chat et de la souris qu'à toute autre spéculation, la mise en scène sera en raccord avec celle ci : plate et sans surprise, accumulant les scènes de rencontres et les dialogues rapides, calculateurs. Un ensemble qui manque clairement de variété, les décors, les scènes se ressemblent, l'impression de tourner en rond à vide se fait souvent sentir, John Huston privilégie visiblement le fond à sa forme, quasi inexistante, pour nous amener à ce qui semble l'intéresser : le jeu d'acteurs. Et de ce côté là aussi on note quelques faux raccords, hormis un Bogart au sommet de son art qui initie pleinement le personnage phare de son impressionnante carrière et un Peter Lorre vraiment excellent, Mary Astor, au même titre que bien d'autres personnages, laissera une présence bien trop fade et inutile à un scénario quelque peu confus et avare en rebondissements. Déception donc que ce Faucon Maltais, un « classique » qui manque de classe et qui peine à nous transporter dans un intrigue à tiroirs honnête mais décevante, Bogart, Lorre et les dialogues sauvent heureusement le film de la dégringolade, mais ce Faucon bat décidément bien de l'aile.
Nicolas_Chausso
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le 10 juin 2013

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