LE film noir qui éclipse le titre : le "faut-qu'on-le-voit-que-2-fois"

J'en parlais dans ma première critique, donc maintenant, il y passe, ce poulet grillé !!!!

Le détective privé Sam Spade et son associé Miles Archer sont contactés par Brigid O'Shaughnessy (qui utilise alors un pseudonyme) pour réaliser une filature sur un homme (Floyd Thursby) censé avoir fui avec sa jeune sœur. Brigid O'Shaughnessy, tirée à quatre épingles, paraît innocente, comme une sage jeune femme. L'accord est conclu.
Cette nuit-là Spade, reçoit un coup de fil de sa secrétaire, Effie, qui lui apprend qu'Archer a été tué en filant Thursby. Peu après, au milieu de la nuit, deux officiers de police rendent visite à Spade pour l'interroger sur son emploi du temps des dernières heures. Spade est sur la défensive et les questionne sur l'objet réel de leur visite. Les officiers l'informent qu'Archer a été tué quelques heures auparavant, ainsi que Thursby, et que Spade est lui-même suspecté...

(source wikipédia)

Considéré comme le premier film noir de l'histoire du cinéma, bien que certains remontent jusqu'à 1927 avec les nuits de chicago de Joseph Von Steinberg (merci encore wiki ^_^ )

Bon alors, à celui-là, il ne manque pratiquement rien ! Si encore Le Grand Sommeil d'Howard Hawks pêchait (ça n'engage que moi) par son manque de dynamisme de l'action par rapport aux rebondissements scénaristiques (et des coupes dûes au règles de décence du cinéma américain encore en vigueur aujourd'hui), celui compense la rapidité des scènes spectaculaires (le meurtre du coéquipier de Spade, l'incendie du bateau) par une tension et une ambiance inquiétante dans les confrontations entre les personnages :

Le retournement de situation qu'opère Spade face un Cairo menaçant et armé (avec le sourire carnassier, la nonchalance et l'assurance qui feront à partir de là la marque de fabrique d'Humphrey Bogart) m'a agréablement surpris, le tout sans ambiance musicale, ce qui aujourd'hui constituerait une performance.

La première discussion entre Spade et Kasper Gutman (à un moment j'ai écrit Gutsman, j'y avais cru voir l'inspiration d'un des méchants de Megaman, pour ceux et celles qui connaissent), qui a un double sens possible :
- soit Gutman est homosexuel, et il tente de séduire Spade qui ne se laisse pas prendre (à tous les sens du terme)
- soit c'est une manœuvre délibérée d'intimidation sexuelle ce qui a pour effet de décontenancer voir de mettre mal à l'aise le spectateur (sa façon de le regarder, la contre-plongée vers l'acteur, la main sur la cuisse de Bogart, sa façon de lui tenir la main, la séduction par l'alcool, la gimmick du gloussement répétée durant tout le film)
C'est une simple supposition, et elle n'a pour but avoué que d'asseoir une domination sur le principal qui est un vertueux insoumis.

Le Faucon devient au final un McGuffin (la mallette qui fait l'objet des convoitises de tous les espions définie par HItchcock). Car on ne le voit que 3 fois (d'où mon titre) : durant tout le générique, lorsqu'il est déballé une première fois au milieu du film et à la fin lorsqu'il est récupéré (gardé ?) par Spade et la réplique qui clôt le film :

"C'est lourd. En quoi est-ce fait ?
- En ce dont sont faits les rêves, mon cher."
Kendji_Vanony
9
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le 11 nov. 2013

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