"Le Festin de Babette", est un film qui connut une étonnante carrière tant commerciale que critique. Il s'agit d'une adaptation bien sage, mais profondément émouvante, d'un savoureux conte de Karen Blixen, qui prend le risque de faire se rencontrer la symbolique religieuse (12 personnes à table, et Babette qui leur offre avec ce repas la part la plus secrète et la plus belle de son histoire, en semblant dire : "Prenez, ceci est ma vie.") avec celle de la chair : c'est donc un duel tout en douceur et subtilité entre la tentation des nourritures terrestres les plus sophistiquées et la tradition la plus austère. Mais ce qui fit probablement le succès du film, c'est bien que Gabriel Axel réussit à toucher l'universel en rassemblant ses personnages dans la nostalgie, en rappelant que tous ces bonheurs éphémères, dont le souvenir nous fait parfois tant souffrir, peuvent aussi être des miracles.
Bref, un joli conte original, où l'on sait ne pas tomber dans la mièvrerie malgré le sujet très émouvant. Ce n'est néanmoins pas tout à fait Dreyer, malgré le puritanisme et la sensualité …
[Critique écrite en 1995 et complétée en 1998]
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs films qui parlent de nourriture
Créée
le 16 juil. 2018
Critique lue 751 fois
10 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Le Festin de Babette
Un très beau film, très plaisant. Une mise en scène sans chichi et efficace. Un choix de narration sobre qui laisse toute la place au spectateur pour se faire son idée sur la psychologie des...
Par
le 1 mai 2015
21 j'aime
32
Certains se laisseront gagner par la splendeur calme et la grandeur nordique qui se dégagent des paysages, l’atmosphère toute XIXème siècle qui transpire et transparaît à chaque scène, l’éclairage...
Par
le 25 déc. 2012
18 j'aime
Ma rencontre avec le Festin de Babette s'est faite en 5ème, à l'occasion d'une rédaction-maison au cours de laquelle nous devions raconter un repas de famille. Ma mère, les yeux brillants, m'avait...
Par
le 10 mai 2017
14 j'aime
5
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
205 j'aime
152
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
191 j'aime
115
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
190 j'aime
25
