Une belle déception pour ce film qui avait tout pour me plaire sur le papier qui ne m'a plus convaincu que ça finalement. Pourtant les qualités y sont à commencer par l'esthétique tout simplement sublime du film. C'est visuellement très beau, la photographie est magnifique et c'est très bien mis en scène en dépit de quelques erreurs techniques (l'équipe de tournage que l'on voit clairement dans le reflet d'une vitre pendant 15 secondes ça passe pas). Mais outre ce genre de ptits détails il n'y a vraiment presque rien à redire sur le plan formel, Le Feu Follet est vraiment très beau.
L'histoire l'est également et avait tout pour me toucher. Cet homme dépressif qui revient à Paris pour revoir du monde et tenter peut-être de s'extirper de son mal-être c'était une bonne idée de base. Mais en fait la seule chose que je reproche réellement au film c'est son jeu d'acteurs. Il est vanté par les rares personnes qui ont vu le film mais pas par moi... D'un point de vue "je te flingue l'authenticité de la scène" c'est pas mal je l'avoue. Je vais peut-être choquer mais pour moi les seuls moments où Maurice Ronet est bon c'est quand il ferme sa gueule car putain il a un visage qui transmet des choses. Mais quand il récite son texte ça te tue l'effet mais avec une force inouïe.

Pour rentrer dans ce genre d'histoire j'avais besoin d'un personnage principal en qui croire mais je n'y ai pas cru. Si j'avais cru en ce personnage je pense que j'aurais adoré ce film, comme quoi ça se joue à peu de choses. Là où le film coince c'est au niveau de l'interprétation (et il n'y a pas que lui). D'ailleurs en y réflechissant le début du film est vraiment lourd, cette scène d'introduction sur une scène d'amour vainement esthétisante ne m'a vraiment pas plu. Là c'était gratuit et au même niveau que le jeu d'acteurs: peu authentique. Je n'y croyais tout simplement pas. Ce côté spirale infernale de la dépression m'a pourtant bien plu, j'avais adoré cette séquence du dîner vers la fin du film et la toute fin du film également (même si ça reste encore plombé par une interprétation médiocre), ces scènes ont une force subjective impressionnante comme durant une bonne partie du film d'ailleurs. Je le répète que visuellement c'est un film réfléchi et très beau, même si on a l'impression de sentir un côté de film fait un peu à la va-vite à cause des quelques erreurs techniques. Néanmoins je ne saurais que conseiller ce film aux amateurs du cinéma français, ce film se rapproche un peu de la nouvelle vague mais il ne m'a vraiment pas touché et c'est dommage.
Moorhuhn
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de la Nouvelle Vague

Créée

le 9 sept. 2012

Critique lue 572 fois

7 j'aime

1 commentaire

Moorhuhn

Écrit par

Critique lue 572 fois

7
1

D'autres avis sur Le Feu follet

Le Feu follet
Albion
10

Si Rigaut meurt, Maurice Ronet.

Le Feu Follet est une adaptation entreprise par Louis Malle afin de lui éviter, a-t-il avoué, de ne mettre lui-même fin à ses jours. Le Feu Follet écrit par Drieu-La Rochelle suinte l'intimité des...

le 16 mars 2012

31 j'aime

5

Le Feu follet
dosvel
4

Verbiage Dépressif

Louis Malle est souvent acclamé pour la profondeur introspective et la mise en scène élégante de 𝐿𝑒 𝐹𝑒𝑢 𝑓𝑜𝑙𝑙𝑒𝑡. Pourtant, pour certains spectateurs, ce film se traîne interminablement,...

le 7 nov. 2024

21 j'aime

Le Feu follet
Cygurd
10

Critique de Le Feu follet par Film Exposure

N’en déplaise à certains, l’ombre de Pierre Drieu la Rochelle plane sur l’actualité culturelle de ce début d’année. Entre la sortie du magnifique film norvégien « Oslo, 31 août » – librement inspiré...

le 28 sept. 2012

16 j'aime

5

Du même critique

Monuments Men
Moorhuhn
3

George Clooney and Matt Damon are inside !

Ma curiosité naturelle, mêlée à un choix de films restreint sur un créneau horaire pas évident et dans un ciné qui ne propose que 10% de sa programmation en VO m'a poussé à voir ce Monuments Men en...

le 13 mars 2014

62 j'aime

7

Eyjafjallajökull
Moorhuhn
1

Eyenakidevraiharetédefairedéfilmnull

J'imagine la réunion entre les scénaristes du film avant sa réalisation. "Hé Michel t'as vu le volcan qui paralyse l'Europe, il a un nom rigolo hein ouais?", ce à quoi son collègue Jean-Jacques a...

le 23 oct. 2013

61 j'aime

6

Koyaanisqatsi
Moorhuhn
10

La prophétie

Coup d'oeil aujourd'hui sur le film Koyaanisqatsi réalisé en 1982 par Godfrey Reggio. Point de fiction ici, il s'agit d'un film documentaire expérimental sans voix-off ni interventions, bref un film...

le 1 mars 2013

57 j'aime

12