Excellence de la mise en scène, cohérente avec la psychologie. La caméra épaule, au plus près de la subjectivité du personnage (se positionne presque par moments derrière les verres de lunettes, sans compter la respiration palpable), restitue parfaitement cette anxiété qui anime le menuisier à l'arrivée du jeune Francis. Olivier Gourmet exprime à merveille cette blessure contenue, sa solitude, son enfermement intérieur, qui par la rencontre avec la figure ambivalente de l'adolescent, va oeuvrer à une possible libération et reconstruction. Plans-séquences remarquablement maitrisés (menés parfois par le seul jeu sur le point), une assurance du cadrage dans l'action ! Les Dardenne voulaient éviter l'identification à la figure du saint car effectivement il ne s'agit pas de pardon, ni de pitié. Il s'agit ici d'un homme qui se resensibilise à la vie, par le biais d'une relation qui le reconnecte au sens de la vie: la transmission. La bagarre finale qui manque de peu la tragédie stérile, est l'apothéose de cette prise de conscience.

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le 24 sept. 2023

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