Batman and Son, comic à succès de Grant Morrison et Andy Kubert, se voit adapté en direct-to-video, comme la plupart des best-sellers de chez DC Comics; autrement dire une excellente nouvelle pour les fans du Chevalier Noir. Néanmoins, le titre « Son of Batman » et sa bande-annonce insistant sur le côté amusant d’un mioche dans les pattes de la chauve-souris risqueront de rebuter ceux qui cherchent en cette légende autre chose qu’un produit familial. Soyez rassuré, l’essentiel des blagues est balancé dans la bande-annonce, et l’on comprend vite pourquoi DC n’a pas trouvé quoi y mettre d’autre, les scènes d’action sont très gores ! Voilà qui change du tout au tout car Batman, n’usant toujours d’armes non létales, ne fait que très rarement couler le sang. Cela dit ça n’est pas lui qui s’en charge, mais plutôt son rejeton, Damian, immature fonçant la tête la première autant qu’il est mortel. Le mioche découpe ses adversaires dans tous les sens et Deathstroke vient quant à lui allègrement le soutenir, et si doute il y a, un simple coup d’oeil sur la scène d’introduction vous convaincra de la violence de cet opus.
Aussi, lorsque l’on regarde ce Son of Batman, il faut oublier un peu tout le reste de la mythologie car tout y va dans tous les sens et voir Damian être celui qui rendit borgne Deathstroke risquera de vous étonner !
Techniquement la bobine ne déçoit pas, si ce n’est en ce qui concerne l’animation, rigide comme l’est la plupart des DTV DC ou Marvel. Cependant les chorégraphies des combats sont imaginatives et bien que l’ensemble soit mené tambour battant elles se renouvellent constamment, nous offrant un spectacle divertissant et efficace. On notera des images de synthèse bien plus discrètes et pertinentes que dans Justice League: War, un point qui était très décevant avec ce métrage. Enfin, les décors sont assez inégaux, certains plairont par le niveau élevé de détails, alors que d’autres se montrent assez vides.
En ce qui concerne le niveau sonore là il n’y a en revanche rien à redire, c’est riche, crédible, et le doublage peut se targuer d’avoir un casting de qualité. Les non-anglophones qui se rabattront sur la VF seront par-contre déçus, si Batman garde sa voix habituelle de très grande qualité, les personnages secondaires sont bien moins convaincants, dont Deathstroke, qui a une voix bien trop légère, surtout lorsque l’on est habitué à entendre son son rauque dans la série Arrow.
Là où le bat blesse vraiment, c’est au niveau de la présentation du personnage de Batman. Le Dark Hero est laissé en retrait, Damian, le quatrième Robin, s’octroyant tout le reste, déjà pas mal bouffé par les diverses apparitions (Talia, Ra’s, Nightwing…). Du coup ne vous étonnez pas si vous avez ce qu’il y a sur la jaquette, nous sommes bien dans Son of Batman et pas juste Batman, il suffit d’ailleurs de voir comment s’ouvre et se clôture le film, avec un Damian toujours au centre de l’action (par moment on oublie même que Batman est supposé être là). En réalité une durée plus longue aurait été nécessaire, les 74 minutes étant bien trop courtes, même si au final l’ensemble convainc grâce à une narration assez habile.